Crise sociale : les annonces de la ministre des Outre-mer, acte 2

Au terme de sa deuxième journée de visite à La Réunion, Annick Girardin a fait de nouvelles déclarations jeudi 29 novembre en fin de journée. Un acte 2, en réponse aux problématiques de l’emploi et du logement, après les annonces de la veille sur la vie chère notamment.
 
Jeudi 29 novembre encore, Annick Girardin a souhaité faire des annonces en fin de journée. Une allocution autour de la notion de dignité.  
 

" Je mesure au fil de mes échanges le niveau d’exaspération des Réunionnais. Cette colère va déboucher sur quelque chose de nouveau. Je l’ai dit tout à l’heure, rien ne sera plus comme avant. Pour le meilleur, je le souhaite. Pour le pire, si nous ne savons pas ensemble et rapidement, faire revivre le territoire. "


La ministre des Outre-mer a ensuite, à plusieurs reprises, évoqué la "dignité", celle dont elle a entendue l’attente. Selon elle, " la dignité implique que chacun trouve sa place ".
 

Des annonces économiques après des premières réponses sociales la veille


Après avoir évoqué les difficultés engendrées par 13 jours de paralysie, celles des entrepreneurs et des agriculteurs notamment, la ministre des Outre-mer a décliné ses "réponses". Dans la continuité de la politique économique prônée par Emmanuel Macron, la ministre des outremers annonce des aides aux entreprises pour la création d’emploi. Une politique d’aide aux entreprises contenue dans le livre bleu issu des Assises de l’Outremer.
 

Des mesures pour l’emploi


En matière d’emploi, Annick Girardin a ainsi annoncé la réforme qu’elle propose et qui porte sur 2,6 milliards d’euros pour les économies des outre-mer. La réforme prévoit ainsi zéro charge autour du SMIC pour faciliter les secteurs de la production locale comme l’industrie, l’agriculture, le tourisme, le BTP et l’environnement, soit 40 millions d’euros de charges en moins. Elle doit aussi créer une zone franche d’activité, où l’imposition sera 2 fois plus faible qu’à l’île Maurice.

Enfin, la défiscalisation industrielle prolongée jusqu’en 2025 doit permettre de soutenir l’investissement privé comme public.  500 millions d’euros bénéficieront ainsi à La Réunion entre 2019 et 2022 pour relancer l’activité et créer des emplois.

Une réforme d’ampleur qui doit "changer la donne" dit Annick Girardin, " mais pas sans contrepartie de la part des entreprises ". Des contreparties sur l’emploi, les prix et sur le dialogue social, détaille-t-elle. Le monde agricole s’est déjà engagé, jeudi matin, à former 200 jeunes par an et 50 dès à présent. Annick Girardin annonce également 1 900 emplois d’ici la fin de l’année, des contrats aidés ou PEC, 500 en CDI dans les entreprises et 500 pour les associations, qui seront attribués par Pôle Emploi.
 

" Un nouveau souffle au plan logement outre-mer " 


Et puis le logement. La ministre des Outre-mer parle ainsi de réhabilitation, de logement intermédiaire ou d’accès à la propriété. Elle annonce sa volonté de construire plus de logements étudiants et rappelle le rétablissement temporaire, par le gouvernement, du dispositif d’APL accession pour l’outre-mer. 350 familles sont concernées par cette mesure à La Réunion. Enfin, une Conférence logement doit être lancée dans les prochaines semaines pour " donner un nouveau souffle au plan logement outre-mer ".
 

" Une minorité qui sème le chaos "


Après avoir dit entendre et comprendre, Annick Girardin explique aussi que "la radicalisation de certains ne colle pas avec la sincérité des revendications des autres". Cette fois elle ne distingue pas les casseurs des gilets jaunes mais la majorité des manifestants respectueux des institutions, des élus et des journalistes, d’une " minorité qui souhaite le chaos ".

Sans vouloir désigner de responsables, la ministre appelle les gilets jaunes à ne pas se faire voler cet élan citoyen par ceux qui infiltrent le débat et tente de le corrompre. Elle ajoute enfin :
 

" Ce combat pour la dignité nous ne le gagnerons pas tant que les blocages perdurent. "