Cyclone Batsirai : agriculteurs et éleveurs déplorent 47 millions d'euros de pertes à La Réunion

Dans les champs, les vergers et les élevages, la Chambre d'Agriculture estime les pertes à 47 millions d'euros suite au passage du cyclone Batsirai à La Réunion. Le maraîchage et l'élevage sont touchés.

Des plants de tomates décimés, des champs inondés, des poulets morts de soif, des bœufs noyés par des crues de cours d'eau : le passage du cyclone Batsirai a fait d'immenses dégâts chez les agriculteurs et éleveurs à La Réunion.

Salazie plus touchée

Ce vendredi 11 février, lors d'une conférence de presse, la Chambre d'Agriculture estime les pertes à 47 millions d'euros. Salazie est la zone la plus touchée avec 4,8 millions d'euros de dégâts.

"De Saint-Joseph à Salazie en passant par Cilaos et Petite-Ile, la désolation est partout et le bilan est lourd pour les éleveurs", assure Frédéric Vienne, président de la Chambre d'Agriculture.

32 000 poulets morts

Ils déplorent des pertes et des "dommages collatéraux liés aux coupures d'eau et d'électricité".

Dans les élevages, 32 000 poulets ont été perdus. Ils n'ont pas pu être abattus, et sont morts de soif ou de faim.

Frédéric Vienne

Une centaine de bovins noyés

Selon la Chambre d'Agriculture, "une centaine de bovins a été emportée par les crues des cours d'eau, des ravines, d'autres se sont noyés dans des prairies inondées".

Légumes, fruits et fleurs

Le bilan est lourd pour les éleveurs, et encore plus pour le maraîchage qui reste la filière la plus touchée. A Cilaos, un maraîcher a perdu 35 000 plants de tomates, soit deux hectares. A Bras-Panon, les producteurs de piments sont aussi désemparés. Batsirai a fini par détruire les pieds déjà fragilisés par les pluies. 

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Conséquences de Batsirai : piment lé pouaké !

"Il faut s'attendre à trouver moins de légumes, et des légumes moins beaux, prévient Frédéric Vienne. Certains, comme la salade, reviendront très vite, et d'autres, comme la tomate, mettront plus de temps".

"Il y a aussi l'horticulture avec les fleurs de la Saint-Valentin détruites, ajoute Frédéric Vienne, président de la Chambre d'Agriculture. Les fruits ont aussi souffert : les mangues, les longanis, et les parcelles d'ananas".

Une mangue non ramassée, c’est 20 à 50 mouches qui se développent en l'espace de trois semaines

Des demandes au ministre des Outre-mer

La Chambre d'Agriculture attend avec impatience l'arrivée du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, dimanche prochain, pour lui demander de "remettre en place des dispositifs d'aides existant durant la crise Covid, tels que les PGE, Prêts Garantis par l'Etat".

Nous allons aussi demander au ministre d'accélérer les délais de traitement des dossiers d'indemnisations des agriculteurs qui sont habituellement de 12 à 18 mois.

Frédéric Vienne

Batsirai, un nouveau coup dur

"Nous devons relancer la production, alors que nous sommes en pleine période cyclonique, rappelle le président de la Chambre d'Agriculture. Et si un nouveau cyclone arrive ? Il y a cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes".

Après la sécheresse de l'an dernier et la mauvaise campagne sucrière, ce passage du cyclone Batsirai est un nouveau coup dur pour l'agriculture péi et le moral des planteurs et des éleveurs.