Cyclone Batsirai : une deuxième nuit d'alerte rouge avec pluie et vent violents à La Réunion [SYNTHESE]

De la pluie, du vent mais aussi des orages. La météo s'est encore fortement dégradée la nuit dernière. Une deuxième nuit passée à la maison pour les Réunionnais, alerte rouge oblige. Une nuit marquée aussi par le sauvetage périlleux de 11 marins rescapés de l'échouage d'un navire à Saint-Philippe.

Le passage de Batsirai au plus près de La Réunion hier, jeudi 3 février, s'est traduit par une intensification des précipitations sur toute l'île mais aussi par des rafales de vent allant de 100 à 130 km/h sur le littoral et de 120 à 150 km/h dans les hauts.

Jusque là épargnée, la région Ouest a, elle aussi été frappée, comme le reste du département, par des épisodes de pluie particulièrement soutenus et un vent soufflant cette fois-ci en continu. Conséquences du passage du cyclone tropical intense à quelques 190 km des côtes réunionnaises.

Onze marins en détresse récupérés sains et saufs

Mais la nuit de jeudi à ce vendredi 4 février a avant tout été marquée par l'échouage, aux alentours de 21h, d'un navire mauricien au large de Saint-Philippe, au niveau de la coulée de 2007, entre la pointe du Tremblet et la pointe du Brûlé.

D'importants moyens ont été engagés, dont près d'une cinquantaine de pompiers, avec la mise en place d'un poste de commandement opérationnel dès 22h. Six heures plus tard, les 11 marins qui se trouvaient à bord du tanker de 74 mètres de long ont pu retrouver la terre ferme,  sains et saufs, grâce à l'intervention héroïque des pompiers, et notamment de ceux du GRIMP, le Groupe d'intervention en milieu périlleux.

Une nuit orageuse

Un sauvetage qui est intervenu dans un contexte particulièrement compliqué : de la pluie, du vent mais aussi une houle de 7 à 8 mètres. Ailleurs, c'est l'orage qui a grondé et empêché les insomniaques de tomber dans les bras de Morphée.

C'était le cas notamment à La rivière Saint-Louis, au Tampon, dans les hauteurs de L'Etang-Salé ou encore à Saint-Joseph. Dans la commune du Sud Sauvage, le vent a même arraché le toit d'un immeuble. "Fort heureusement, il s'agissait de toits décoratifs donc ça n'a pas donné lieu à un relogement mais ça constituait un danger pour les personnes", précisait l'élue de permanence Emeline K/Bidi, au petit matin.

D'importants dégâts sur les routes

Alors que l'alerte rouge sera levée à 9h ce vendredi matin, plusieurs routes restent encore difficilement praticables, à l'heure actuelle. A Cilaos, Frédéric Séguard, 2ème adjoint au maire de Cilaos, confiait être inquiet sur l'état de la RN5 et de la route d'Ilet à Cordes. Jeudi, deux éboulis étaient déjà survenus sur la route de Cilaos, à hauteur de Peter Both et de Pavillon.

Le radier fusible a lui aussi sauté et l'élu de permanence dans le cirque redoutait ainsi que Batsirai ait eu raison du pont Bailey installé en 2018 entre Ilet Furcy et Ilet Alcide. Les équipes de la municipalité auront donc fort à faire au cours de cette matinée.

La RN3 à éviter à La Plaine des Palmistes

C'est également le cas à la Plaine des Palmistes où Joan Doro, l'adjoint au maire, demande aux administrés, toujours privés d'électricités, à ne pas sortir de chez eux dans la mesure du possible, après la levée l'alerte rouge à 9h. Circuler sur la RN3 relèverait en effet du défi à cause des chutes d'arbres et de la présence également de branchages en plusieurs endroits de la chaussée.

Au Tampon, le maire André Thien Ah Koon se disait lui aussi très inquiet des conséquences de Batsirai sur le réseau routier. "Toutes nos ravines sont en crues et il y en a qui débordent", confiait-il sur Réunion La 1ère ce vendredi à 6h. Il faudra également évaluer les dégâts causés dans les cultures. "Je suis très inquiet pour nos agriculteurs et nos éleveurs".

Dans la plupart des communes de l'île, il s'agit encore pour ce matin de réaliser une évaluation des dégâts, quartier par quartier, et en particulier bien sûr sur les principales voies de circulation. Pour rappel, la route du Littoral est toujours fermée à la circulation.