Ils étaient des milliers de Réunionnais à voyager à l’île Maurice durant les vacances d’été austral. Les vacances ont viré au cauchemar pour certains. Ils sont restés bloqués à l'aéroport de Maurice sans hébergement et sans collation.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Des préjudices moraux et matériels
Bloqués dans l’aéroport, les passagers ont subi des préjudices moraux et matériels. Avec les annulations et les reports de vols, les Réunionnais étaient livrés à eux-mêmes. En plus de la fatigue, s'ajoutent du stress et des problèmes d’hygiène.
“Il faut d’abord s’adresser aux compagnies aériennes dans un cadre amiable en expliquant la situation et en gardant des traces, notamment en imprimant les e-mails et en envoyant des lettres recommandées avec un accusé de réception, précise Guillaume de Gery, avocat au barreau de Saint-Denis. On laisse un délai de trois semaines environ et au-delà de cette période, on peut saisir la juridiction française”.
Les préjudices moraux, ce sont les désagréments qui sont liés à la situation dans laquelle on se trouve. “On y inclut la fatigue et le stress”, affirme l’avocat. Quant aux préjudices matériels, ce sont les coûts et les frais engendrés pour subvenir à ses propres besoins. Par exemple, “si les bagages sont coincés et enregistrés, il faut bien qu’on achète d’autres vêtements. Une compensation sur ce point est envisageable”, assure Guillaume de Gery.
Que dit la loi française pour les voyageurs bloqués à l’aéroport en cas de cyclone ?
Selon Guillaume de Gery, ces personnes ont des recours uniquement s’ils ont acheté un billet depuis La Réunion ou sur un site de voyage français. Si ces voyageurs se sont adressés à une compagnie française, ils sont soumis au droit européen.
Air Mauritius peut invoquer un cas de force majeure, en raison d’un cyclone, mais cela ne tiendrait pas la route selon l’avocat.
“La notion de force majeure est réduite dans le temps, au bout d’un, deux ou trois jours, les clients peuvent se manifester en démontrant qu’ils sont sortis du cadre de force majeure, et que la compagnie n’a rien fait, alors même qu’elle en avait la possibilité”, insiste le bâtonnier.
Les voyageurs peuvent réclamer de l’aide auprès de leur compagnie aérienne.
Les voyageurs peuvent avoir un contrat d’assurance, qui couvre les circonstances des déboires pendant le voyage, notamment en cas d’annulation d’avion.
Guillaume de Gery, avocat au barreau de Saint-Denis
“Un recours devant le juge n’est pas souhaitable”
D'après l'avocat, il vaut mieux gérer la situation à l'amiable.
Un recours devant le juge n’est pas souhaitable. Il faut s’adresser aux compagnies aériennes avec une lettre recommandée avec accusé de réception et un délai de 15 jours.
Guillaume de Gery, avocat au barreau de Saint-Denis
En général, les compagnies aériennes proposent un avoir aux voyageurs. Dans un communiqué, la compagnie Air Mauritius assure avoir déployé tous les moyens pour résorber cette crise, mais cela ne suffirait pas pour certains voyageurs.
“Les compagnies ont tendance à proposer des avoirs, mais les avoirs sont bien souvent inférieurs aux préjudices subis”, conclut l’avocat, qui avoue tout de même qu’il est parfois nécessaire “d’enclencher les grands moyens” pour espérer une indemnité à hauteur des préjudices subis.
Derniers vols entre Maurice et La Réunion
- Samedi 20 janvier 2024
> Air Mauritius va déployer 5 gros porteurs et 01 ATR 72 soit un total de 1520 sièges. - Dimanche 21 janvier 2024
> 2 gros porteurs et 04 ATR 72 d'Air Mauritius
> 1 gros porteur opéré par une compagnie étrangère
Soit un total de 1378 sièges
"En date du dimanche 21 janvier 2024, nous considérons que la totalité des passagers affectés par les décalages accumulés aura été acheminé", informe Air Mauritius dans un communiqué.