Une scène d'apocalypse. "C'est comme si une bombe atomique avait frappé Mayotte", dit un riverain à nos confrères de Mayotte la 1ère, au lendemain du passage du cyclone tropical intense Chido samedi 14 décembre.
"Tout le monde est hébété"
Toitures arrachées, maisons effondrées, véhicules retournés, bateaux chavirés, arbres décimés... "L'habitat précaire a été entièrement détruit, l'île est dévastée" annonçait samedi soir le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, au sortir d'une première réunion de crise interministérielle samedi soir.
Depuis, alors que l'alerte rouge reste en vigueur ce dimanche 15 décembre, les autorités n'ont toujours pas communiqué de bilan humain officiel. Mais l'ampleur des dégâts laisse craindre le pire. "Tout le monde est hébété par la violence du phénomène et son ampleur et redoute de connaître ce bilan", a pu constater Raphaël Cann, journaliste de Mayotte la 1ère contacté par Réunion la 1ère.
11 morts, un bilan "très provisoire"
Seul, le centre hospitalier de Mayotte a communiqué officiellement sur le nombre de 11 personnes décédées. "Des victimes recensées à l'hôpital suite à des interventions des secours." précise notre confrère. "Mais c'est un bilan très provisoire et très parcellaire vu l'ampleur des dégâts. Tous les bidonvilles ont été rasés, et il y a encore sûrement de nombreuses personnes décédées sous les décombres."
Eau et nourriture, la grande inquiétude
Avec un réseau téléphonique ne fonctionnant que de manière partielle et aléatoire, "beaucoup de gens sont sans nouvelles de leurs proches, et très inquiets pour leurs familles dans les autres régions de l'île", ajoute le journaliste.
Se pose forcément aussi la question de l'après-Chido. "Comment ravitailler la population en eau et en nourriture ? Les grandes surfaces et les magasins sont dans un état catastrophique, on ne connaît pas encore l'état des infrastructures de production d'eau", souligne le journaliste.
Un premier avion de renfort au départ de La Réunion ce matin
L'apport d'une aide extérieure dans les prochaines heures sera déterminant. Rare bonne nouvelle, la piste de l'aéroport de Pamandzi est encore praticable, même si la tour de contrôle a été sérieusement endommagée. Si les vols commerciaux sont suspendus pour sans doute plusieurs jours, elle devrait pouvoir accueillir des avions militaires avec du matériel de secours et des vivres. L'un devait d'ailleurs quitter la Base aérienne de Gillot, à La Réunion, à 11h ce matin.
En attendant, les équipes d'Electricité de Mayotte (EDM), avec des renforts de techniciens EDF venus de La Réunion, travaillent à rétablir le courant alors que plus de 15 000 foyers étaient privés d'électricité selon la ministre de la Transition écologique et de l'énergie.