C'est habituellement la salle d'où les services de l'Etat gèrent le passage d'un cyclone à La Réunion. Mais depuis le jeudi 12 décembre, elle s'est transformée en centre opérationnel zonal pour organiser notamment le transfert du matériel et des personnels de secours vers Mayotte confrontée au passage dévastateur du cyclone Chido.
Dans ce PC de crise, que Réunion la 1ère a pu visiter jeudi 19 décembre, une trentaine de fonctionnaires et militaires se relayent en continu pour gérer le flux d'informations et de demandes émanant aussi bien de Mayotte que de Paris ou La Réunion. Gestion des ponts aériens et maritimes, des évacuations sanitaires et des demandes d'information au public, les sollicitations sont constantes.
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Une demande par minute
"C'est une crise hors norme, car elle cumule des difficultés liées à l'insularité, l'éloignement avec l'Hexagone, une population de plus de 300 000 habitants et la destruction quasi complète de nombreux dispositifs", rappelle le contrôleur général Eric Faure chef d'état-major de zone de protection civile. "En termes de sollicitations reçues, cela représente 1 demande par minute", illustre le général Faure.
Concrètement, La Réunion sert à la fois de base arrière pour les secours à Mayotte, et de poste avancé pour la projection de moyens depuis l'Hexagone. "Par exemple, on a 120 personnels qui arrivent de métropole, il faut qu'on les dispatche sur des avions vers Mayotte, ou qu'on leur trouve un hébergement en attendant le vol", précise le chef d'état-major.
Trois Antonov viennent renforcer le pont aérien
Dans les prochains jours, ce pont aérien s'enrichira de trois Antonov emportant entre 60 et 100 tonnes de matériel chacun arrivés de métropole. "Mais comme à Mayotte la piste est courte, ils ne peuvent s'y poser, il va donc falloir dispatcher leur chargement dans des avions plus petit", ajoute Eric Faure.
C'est ici aussi que s'organise le pont maritime vers Mayotte, notamment l'affrètement et le chargement des bateaux qui vont partir régulièrement avec du matériel lourd, qu'il faut calibrer pour rentabiliser au mieux l'espace à bord.
"La Réunion est la charnière entre la grande noria de métropole et la petite noria vers Mayotte", résume le préfet de zone Patrice Latron, tenant à saluer "ces hommes et ces femmes des différents services de l'Etat qui se dévouent depuis jeudi pour soutenir Mayotte."
2 500 appels depuis samedi à la CIP
Autre organe important de ce centre opérationnel, la cellule d'information au public fonctionne aussi à plein régime au soutien de Mayotte depuis le déclenchement de l'alerte rouge. Une trentaine de volontaires parlant le shimaoré ou ayant vécu à Mayotte se relaient 24/24 par groupes de trois pour répondre aux demandes de la population sur ce numéro vert.
"La plupart des appels concernent des recherches de proches, que ce soit depuis Mayotte, La Réunion ou la métropole", observe Faouzia Mrvoivili, responsable de la cellule. "On reçoit aussi des demandes de rapatriement sanitaire, et, depuis hier des demandes en lien avec l'eau ou le rétablissement des communications", précise-t-elle. Depuis samedi, ce sont 2500 appels qui ont été traités depuis le numéro vert : 09 70 80 90 40.