En l'espace de cinq jours, le pont aérien entre La Réunion et Mayotte a été considérablement renforcé. Jeudi 19 décembre, le préfet de zone et la commandante de la Base aérienne 181 de Gillot ont fait le point sur l'intensification des opérations.
Bientôt onze rotations quotidiennes
"De 4 à 5 vols aller-retour quotidiens, on est monté à neuf, et on sera bientôt à 11", explique le préfet de la région Réunion, Patrice Latron. Jusqu'alors, les rotations s'effectuaient avec les deux CASA des FAZSOI, deux Dash 8 de la sécurité civile, trois A400M de la base d'Orléans, ainsi que les vols d'air Austral affrétés par l'Etat pour le transport des personnels.
"Nous avons désormais quatre A400M qui viennent d'Orléans, et bientôt un cinquième" précise la lieutenant-colonel Karine Gauthier, commandant la Base aérienne 181 de Gillot.
"Optimiser les mouvements"
"On réfléchit pour optimiser les mouvements : la circulation, le transit et la distribution de fret" ajoute-t-elle. Ainsi, les A400M qui arrivent en renfort effectuent un premier trajet Orléans-Mayotte, repartent pour La Réunion pour deux nouveaux allers-retours vers Mayotte, avant un retour vers la métropole.
Parmi ces A400M, l'un sera désormais dédié à l'envoi quotidien de 23 tonnes d'eau vers Mayotte. Un premier vol a décollé mercredi 18 décembre, à la demande urgente de la préfecture de Mayotte en attendant l'arrivée dimanche du porte-conteneurs de la CMA-CGM. "Ce sera le cas tous les prochains jours, tant que les Mahorais auront besoin de cette aide", assure Patrice Latron.
L'Antonov "plus gros porteur au monde" a décollé
Un dispositif encore appelé à se renforcer avec l'arrivée attendue ce matin à La Réunion d'un Antonov AN-124, parti jeudi 19 décembre en soirée de la base aérienne 125 d'Istres.
"Il s'agit du plus gros porteur au monde", souligne le préfet Patrice Latron. Capable d'emporter jusqu'à 150 tonnes de fret, celui parti d'Istres en transporte 70, notamment le volumineux matériel nécessaire à l'installation de l'hôpital de campagne promis par les autorités.
L'appareil nécessite toutefois de pouvoir se poser sur une piste d'atterrissage longue, ce qui n'est pas le cas de Mayotte. Aussi faudra-t-il décharger et reconditionner à Gillot le matériel transporté par l'Antonov, pour le retransporter par d'autres vecteurs en direction de Mayotte.