Cyclone Chido : entre La Réunion et Mayotte, la détresse des familles séparées par la catastrophe

Ce père de famille en mission à La Réunion est séparé de sa femme et de son fils restés à Mayotte.
Parti le 7 décembre pour une mission d'une semaine, Messaoud se retrouve coincé à La Réunion, sa femme et leur bébé traversant sans lui la situation dramatique à Mayotte. Comme ce jeune papa, de nombreuses familles se retrouvent séparées par le cyclone Chido, sans visibilité sur une échéance de retrouvailles.

C'est une autre des multiples conséquences du passage de Chido à Mayotte : des familles séparées, sans savoir quand elles pourront se retrouver. Telle est la situation vécue par Messaoud Fahardine, responsable de travaux dans un bureau d'études rencontré par Réunion la 1ère jeudi 19 décembre. 

Sa femme et leur bébé restés à Mayotte


Arrivé à La Réunion avec sa fille aînée de 4 ans le 7 décembre pour une mission d'une semaine, il se retrouve coincé, à 1 500 km de sa femme et leur bébé de sept mois restés à Mayotte. 


Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Messaoud, un Mahorais bloqué à La Réunion, attend de pouvoir rentrer à Mayotte. ©Réunion la 1ère

S'il a pu avoir des nouvelles de son épouse et de son fils, qu'il les sait en bonne santé et à l'abri, Messaoud n'a qu'une envie : être auprès d'eux. 

"Je culpabilise"


"J'ai de l'eau, je me douche, mais du coup, je culpabilise. Quand je mange, je mange à ma faim, mais je ne sais même pas comment ma femme et mon fils font pour manger", se désole le père de famille. 

S'il souhaite retrouver les siens au plus vite, il hésite cependant entre les rejoindre ou les faire venir à La Réunion. "Si je retourne à Mayotte, j'ai un toit, donc ce n'est pas dérangeant. Mais je préférerais faire venir ma famille ici, qu'on ne soit pas là-bas à galérer, à courir derrière de la nourriture ou de l'eau."

Toujours pas de vols commerciaux


Mais les vols commerciaux vers ou au départ de Mayotte n'ont toujours pas repris, et ne reprendront sans doute pas avant encore plusieurs jours. Pour l'instant, c'est l'Etat qui décide des listes personnes à rapatrier, dans un sens ou dans l'autre, en priorisant les urgences sanitaires. Plusieurs centaines de personnes sont dans le même cas que Messaoud. 

Dans ce marasme, le jeune père trouve du réconfort auprès de sa petite fille.  "Elle me remonte le moral, je joue avec elle. Si je n'avais pas ramené ma fille je serai mal en point."