Cyclone Garance : la préfecture lance une mission d'expertise sur les bâtiments

La maison de la famille Clain, à Bourbier-les-Hauts, est à reconstruire. Le toit s'est envolé lors du passage du cyclone Garance.
Ce jeudi 27 mars, un mois après le passage dévastateur du cyclone Garance à La Réunion, la préfecture annonce une mission pour expertiser les dégâts aux bâtiments. Des expertises qui interviennent en pleine crise du logement dans l'île.

De nombreux logements ont été dévastés par la puissance du cyclone Garance. Certains présentaient déjà des malfaçons, si non des fragilités.

Le préfet de La Réunion, Patrice Latron, a demandé un diagnostic des dégâts occasionnés sur le bâti à l’échelle de tout le département.

Repenser les constructions

La direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DEAL) a été chargée de la mise en place d’un groupe de travail rassemblant le conseil de l’ordre des architectes de La Réunion et Mayotte (COARM), le conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de La Réunion et le centre scientifique technique du bâtiment (CSTB).

Un état des lieux des bâtiments publics et du parc des bailleurs sociaux, puis de l’ensemble des dégâts sur les bâtiments de La Réunion sera réalisé.

Et une analyse technique des causes probables des dégâts avec une dizaine d’architectes du COARM et du CAUE sillonne le Nord et l’Est du département pour comprendre les raisons techniques pour lesquelles les bâtiments n’ont pas résisté.

Marc Joly, architecte spécialiste des risques naturels à l'ordre des architectes, a par ailleurs été missionné pour dresser un inventaire des dégâts sur le terrain, dans les communes les plus touchées, notamment dans l'Est. Il était l'invité de Robin Grimaldi, "On en parle" ce jeudi matin.

L'objectif est double : avoir un relevé quantitatif fiable et déterminer des causes probables pour améliorer les habitations et réduire les risques en conditions cycloniques.

Marc Joly, architecte spécialiste des risques naturels de l'ordre des architectes

300 000 personnes inquiétées par la crise du logement

La crise du logement sévit dans l'île et le cyclone a mis en évidence des fragilités dans les anciennes, comme dans les nouvelles constructions. Matthieu Hoarau, directeur régional Réunion Mayotte de la fondation pour le logement, anciennement fondation Abbé Pierre), estime que 300 000 personnes seraient touchées par cette crise. Il était aussi invité de l'émission "On en parle" ce jeudi 27 mars.

Il y a 140 000 personnes mal logées à La Réunion. Mais aussi environ 200 000 personnes impactées par la crise du logement, un loyer trop cher ou des difficultés à payer les factures énergétiques.

Matthieu Hoarau, directeur régional Réunion Mayotte de la fondation pour le logement

Les autorités ont espoir que ces diagnostics permettent une meilleure adaptation des logements aux réalités cycloniques à La Réunion, dans un contexte global où le dérèglement climatique implique que des phénomènes météo de l’ampleur de Garance et Belal.