D’origine biologique, le Bti est un nouveau moyen de lutte contre la dengue à La Réunion

Opération de démoustication (illustration)

La circulation de la dengue reste stable, mais elle se poursuit à La Réunion. Depuis quelques semaines, une nouvelle technique de démoustication est mise en place, dans les cours et jardins, par les équipes de la lutte anti-vectorielle.

Cette période de pluies est favorable à la propagation des moustiques, et donc de la dengue. Du 3 au 9 janvier, 23 cas de dengue ont été signalés par l’Agence Régionale de Santé dans neuf communes de l’île : Saint-Joseph, Saint-Philippe, Saint-Louis, Saint-Leu, Saint-Paul, Le Port, Saint-Denis, La Possession et Petite-Île. Par ailleurs, des regroupements de cas ont été identifiés dans la région ouest, au Port (Boulevard de Brest) et à Saint-Paul (Ermitage les bains).

La circulation de la dengue se poursuit, mais elle est stable depuis plusieurs semaines, annonce dans un communiqué l’ARS, ce mercredi 13 janvier.

Une nouvelle technique de démoustication

Cette situation laisse craindre une nouvelle vague épidémique dans les prochains mois. Dans ce contexte, le service de lutte anti-vectorielle de l’ARS utilise une nouvelle technique de démoustication dans les cours et jardins.

Le Bti, un produit biologique

Depuis quelques semaines, les équipes utilisent le Bti. Selon l’ARS, il s’agit "d’un produit d’origine biologique qui élimine les larves de moustiques et vient en complément de la deltaméthrine, actuellement utilisée pour réduire la densité de moustiques adultes". "Il ne présente pas de danger pour la santé humaine et n’a pas d’effets dommageables pour la faune et la flore", affirment les autorités.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Le BTI est une nouvelle technique de démoustication pour lutter contre la dengue. Explications

 

Des phases de tests

L’ARS explique que "plusieurs phases de tests du Bti ont été menées pour tester l’efficacité du produit". "Elles ont montré une destruction totale des larves de moustiques après seulement quelques heures de contact. De plus, lorsqu’il est pulvérisé sur le terrain, le Bti peut demeurer actif pendant plusieurs semaines", ajoute l’ARS qui remarque que le "produit permet d’atteindre les sites de reproduction des moustiques Aedes albopictus qui sont difficilement accessibles".

Au début de l’été austral, en période de faible circulation du virus de la dengue, ce produit avait été utilisé en prévention sur des quartiers considérés à risques. Aujourd’hui, il est également utilisé autour des cas de dengue détectés, avant la pulvérisation de la deltaméthrine, molécule qui a pour vocation d’éliminer les moustiques adultes dans l’entourage des personnes malades.

Deux opérations consécutives de démoustication

L’ARS explique que les "actions de lutte anti-vectorielle permettent désormais d’intervenir à deux stades du cycle de développement du moustique vecteur de la dengue : le stade larvaire avec le Bti, et la phase du moustique adulte, avec la deltaméthrine". Résultat : les équipes de l’ARS sont actuellement amenées à réaliser deux traitements des mêmes cours et jardins, parfois sur deux jours consécutifs.

16 100 cas autochtones

Depuis début 2020, plus de 16 100 cas autochtones de dengue ont été confirmés. Le département compte 782 hospitalisations, 1 761 passages aux urgences et 22 décès (dont 11 directement liés à la dengue).

L’ARS rappelle les recommandations pour lutter contre la dengue :

• Se protéger et protéger son entourage contre les piqûres de moustiques : répulsifs, moustiquaires, vêtements longs, diffuseurs

• Eliminer les gîtes larvaires : vider tout ce qui peut contenir de l’eau tout autour de son domicile

• Consulter un médecin en cas de symptômes (fièvre, maux de tête, douleurs musculaires/articulaires, nausées, vomissements, fatigue...). Votre médecin vous prescrira la réalisation d’un prélèvement à effectuer en laboratoire d’analyses médicales pour confirmation du diagnostic de la dengue.