Partir en vacances, c'est parfois devoir laisser son animal derrière soi, dans une pension ou chez un proche. Des solutions existent désormais pour que nos chiens et chats restent entre de bonnes mains, moyennant finance dans le cas des pensions.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Mais certains propriétaires se disent contraints à l'abandon de l'animal avant un départ en vacances, explique Annick Letaconnoux, responsable du refuge de la Société protectrice des animaux (SPA) à Sainte-Marie.
"Des gens les abandonnent parfois parce qu'ils n'ont pas trouvé de solution d'hébergement. Il y a aussi des hôtels où ils ne prennent pas les animaux"
Annick Letaconnoux, responsable du refuge SPA de Sainte-Marie
Des abandons d'animaux "tout au long de l'année"
Malgré tout, ces abandons d'animaux en période de vacances ne sont plus la majorité. Annick Letaconnoux a constaté "depuis au moins deux ans", que ces pratiques étaient devenues plutôt régulières, "tout au long de l'année".
Suite à un changement de situation
La cause ? Principalement le coût que représentent leur animal de compagnie, entre la nourriture et les soins chez le vétérinaire, qui peuvent vite faire grimper la facture. "Les gens nous abandonnent des chiens faute de moyens", constate-t-elle. Et ce sont là des chiens de race, comme ces deux dalmatiens, ce cavalier King Charles, ou encore ce bouledogue français dernièrement déposés au refuge de la SPA. Un acte contraint suite à un déménagement, une perte d'emploi, ou un autre changement dans les finances de leur maître ou maîtresse.
"C'est avec une énorme peine qu'ils nous ont laissé leur animal, faute de moyens"
Annick Letaconnoux, responsable du refuge SPA de Sainte-Marie
Une quarantaine de chiens au refuge
Aujourd'hui, le refuge de la SPA héberge une quarantaine de chiens, et faute d'espace, en place d'autres dans des familles d'accueil.
"Depuis le mois de juillet, on a récupéré 50 chiots qu'on a placés dans des familles d'accueil. Si on ne les avait pas on ne pourrait pas les récupérer au refuge. Parfois on dirige les personnes vers d'autres associations".
Annick Letaconnoux, responsable du refuge SPA de Sainte-Marie
Sensibiliser les adoptants
Alors la Société protectrice des animaux ne cesse de rappeler l'importance de la stérilisation, mais aussi marteler ses messages de prévention, de façon à ce que les personnes qui viennent adopter au refuge soient sensibilisées aux sommes parfois conséquentes qu'ils devront débourser, notamment si leur chien ou leur chat tombe malade.
"On rappelle aux gens qui viennent adopter qu'un animal ça a un coût, entre les croquettes, le vétérinaire... On essaie de leur demander s'ils ont bien réfléchi au coût que ça entraîne tout au long de l'année. (...) Quand ils ne sont pas sûrs de pouvoir prendre un animal, il ne faut pas le faire"
Annick Letaconnoux, responsable du refuge SPA de Sainte-Marie
Un dispensaire pour les personnes non-imposables
Et c'est justement parce que certains n'ont pas les moyens pour subvenir aux soins de leur animal que la SPA dispose d'un dispensaire, ouvert aux personnes non-imposables pour que leur animal puisse par exemple recevoir une vaccination.
Une évolution des mentalités
Heureusement, les mentalités évoluent, de l'avis de la responsable du refuge : "Je trouve que les gens s'occupent de mieux en mieux de leur animal. Ils ont pris conscience, pour la grande majorité, qu'un animal ce n'était pas quelque chose qu'on mettait là".
Avoir un animal, un "acte beaucoup plus réfléchi"
Même ressenti positif pour Pascal Ramassamy, vétérinaire à Saint-Denis. S'il reconnaît qu'économiquement, cela peut-être difficile pour certaines personnes qui ont changé de situation, leur imposant l'abandon, il observe aussi une évolution autour de l'adoption ou de l'achat d'un animal.
"Les gens font un acte beaucoup plus réfléchi à long terme. Ils s'informent sur le coût d'un animal, sur les vaccins, la stérilisation, l'identification... C'est quelque chose qu'on ne voyait pas il y a une quinzaine d'années. Il n'y a plus d'achat caprice ou coup de coeur"
Pascal Ramassamy, vétérinaire à Saint-Denis
La souffrance animale reconnue
Enfin, le vétérinaire perçoit aussi moins de réticences à devoir dépenser pour accompagner son animal lors de sa fin de vie. "Les gens ont pris conscience de la notion de souffrance animale. C'était un peu plus difficile à expliquer autrefois", achève-t-il.