"Je suis là depuis 5h40". Dans la file d’attente ce lundi 15 novembre, devant le centre des impôts de Saint-Paul, certains usagers prennent leur mal en patience. Sur la cinquantaine de personnes présentes, aucune ne souhaite ou ne peut passer par le paiement par internet : "On a toujours des difficultés pour payer en ligne", "mi gaign pa su internet", expliquent-t-elles.
Une population de plus en plus perdue
Le débrayage des agents des finances publiques aura duré un peu plus d’une heure. L’appel de l'Intersyndicale DRFIP (Solidaires Finances Publiques, CGTR Finances Publiques, FO DGFIP) vise à dénoncer la dégradation des services, avec le manque d’effectifs du au télétravail, aux formations et aux absences pour maladie.
"On a affaire à des gens qui n’ont pas internet, d’autres qui ne savent pas lire, d’autres victimes d’illectronisme," explique Stéphanie Cadet, la secrétaire départementale de la CGTR Finances publiques.
"Ils nous mettent en incapacité d’accomplir nos missions"
La restructuration des services des finances publiques est aussi source d'inquiétude. Patrick Vandomel, représentant de Force Ouvrière Finances Publiques dénonce la suppression de 1600 postes au niveau national. Avec de moins en moins d'agent pour servir le public "nous sommes contraint de recevoir le public qu'une demi-journée".
"Aujourd'hui on nous impose le nouveau réseau de proximité", ce qui va induire un redéploiement des effectifs et moins d'agents disponibles.
"On est sur la défense d’un service public, il faut qu’il y ait une présence sur l’ensemble du territoire et il ne faut surtout pas la diminuer. "
Dès janvier 2022, les trésoreries de Saint-Paul, Saint-Leu, Saint Joseph, Sainte-Suzanne vont fermer : "ils suppriment les emplois et nous mettent en incapacité d’accomplir nos missions", continue de dénoncer Stéphanie Cadet.
Un autre débrayage devant le centre de Saint-Benoît est organisé par l’intersyndicale ce mardi 16 novembre.