Dengue : faut-il craindre une 4ème vague épidémique en 2021 ?

2018, 2019 et 2020, depuis trois ans, La Réunion subit chaque année de virulentes vagues épidémiques. La circulation du virus, à bas bruit pendant l’hiver austral, augmente fortement avec le retour de l’été et ses pluies.
L’épidémie de dengue circule dans l’île. Encore faible, le nombre de cas devrait augmenter avec l’arrivée des pluies de l’été austral. Pour l’heure, on a recensé 14 nouveaux cas de dengue la dernière semaine de novembre. Des cas signalés dans 11 des 24 communes de l’île.
 

40 000 cas confirmés en 3 ans

L’épidémie de dengue sévit à La Réunion depuis fin 2017. Elle connaît un pic à chaque été austral. Depuis 3 ans, le virus de la dengue a été contracté par plus de 40 000 malades et a causé 42 décès. Depuis le début de l’année 2020, 16 020 cas autochtones ont été confirmés et 22 décès recensés, dont 11 directement liés à la dengue.
 
Selon le dispositif de surveillance, près de 40 000 personnes auraient contracté la dengue, rien qu’en 2020.Trois sérotypes du virus circulent simultanément, ce qui signifie qu’il est possible d’être atteint par la dengue plusieurs fois.

D’ici quelques jours ou semaines, les pluies seront de retour. Les conditions climatiques vont ainsi devenir favorables au développement des moustiques. Les moustiques tigres sont le vecteur du virus de la dengue. Une nouvelle vague épidémique est à craindre.
 

Une nouvelle vague épidémique en 2021 ?

La circulation du virus ne s’est pas arrêtée durant l’hiver austral, même si elle a fortement réduit. Ces dernières semaines, près de 10 nouveaux cas par semaine sont identifiés. Une situation similaire aux années précédentes.

Ces années-là, les sérotypes 1 et 2 étaient à l’origine des vagues épidémiques et le sérotype 3 à l’origine de regroupements de cas dans l’Est et de cas isolés dans le Nord. Les autorités sanitaires craignent donc l’apparition d’une nouvelle vague épidémique dans les mois à venir, le sérotype 3 pourrait alors se développer à plus grande échelle sur l’île en 2021.

A La Réunion, 3 des 4 sérotypes connues de la dengue sont donc présents. L’immunité conte un sérotype ne vaut pas pour les autres sérotypes. Il est donc possible de contracter 4 fois la dengue au cours de sa vie, 3 fois à La Réunion. En 2020, 9% des cas de dengue détectés sont des personnes qui ont contracté la dengue deux fois. 

Lutter contre la prolifération des moustiques

Dengue et Covid sont deux maladies dont les pics épidémiques simultanés mettraient en tension les hôpitaux. La lutte anti-vectorielle conte les moustiques devient donc une mission essentielle dans cette période pour soulager le système de santé et prévenir des éventuelles saturations hospitalières, prévenait l’ANSES dans un avis du 7 mai dernier.

Le meilleur moyen d’éviter la circulation de la dengue et d’empêcher la prolifération des moustiques en éliminant tous les gites larvaires, à savoir les lieux de collection d’eaux stagnantes.Plusieurs techniques sont développées pour limiter la prolifération des moustiques, comme celle de l'Insecte stérile TIS ou encore une bactérie insecticide.
Reportage de Réunion la 1ère.
Dengue : les autorités craignent une 4ème vague épidémique en 2021 ©Réunion la 1ère
 

La campagne : "Retour de l’Eté : Agissons dès maintenant !"

Durant la période hivernale, des actions ont été menées, les équipes de l’ARS sont intervenues de jour comme de nuit. Plusieurs communes ont mené des campagnes de collecte de déchets chez les particuliers. Un travail de sensibilisation a également été effectué en milieu scolaire.
Un travail qui se renforce à l’approche de l’été austral et de ses conditions climatiques favorables à la prolifération des moustiques. Les autorités lancent donc la campagne : " Retour de l’Eté, Agissons dès maintenant contre la dengue ! ".

Une campagne dont les visuels sont d’ailleurs le fruit d’un jeu concours qui s’est déroulé en novembre et auquel 127 artistes amateurs et professionnels se sont prêtés.  
 

2018, 2019, 2020 : trois vagues épidémiques successives

Des campagnes d’information qui, en 2019 et 2020, n’ont cependant pas permis d’empêcher une flambée de l’épidémie de dengue dans l’île. Le pic avait été atteint à la mi-avril en 2019 et en mai en 2020, avec plus de 1 600 nouveaux cas confirmés chaque semaine.

En 2019, les communes du Sud puis de l’Ouest, en dans une moindre mesure du Nord, ont été impactées par la vague épidémique. Idem en 2020, avec un départ massif de l’épidémie dans le Sud, notamment sur la commune de Saint-Louis.

Le meilleur moyen d’éviter la circulation de la dengue et d’empêcher la prolifération des moustiques en éliminant tous les gites larvaires, à savoir les lieux de collection d’eaux stagnantes.