Partis de Cilaos hier soir, vendredi 9 septembre, ils ont rejoint Hell-Bourg à Salazie en cours de matinée de ce samedi. Pascaline, Sylvain et Jean-Claude, âgés de 42 à 60 ans, s’entrainent pour le Grand Raid.
Tous sont porteurs d’un pancréas artificiel, et se sont lancés le défi de participer à cet évènement, particulièrement éprouvant, dans un peu plus d’un mois.
Regarder le reportage de Réunion la 1ère :
Le pancréas artificiel, une avancée récente pour les diabétiques
Le pancréas artificiel est destiné aux diabétiques de type 1, soit près de 5% des patients diabétiques. L’appareil associe une pompe à insuline à un capteur de glycémie, fixé sur le bras. Il permet de mesurer le taux de sucre en continue et grâce à un système d’intelligence artificielle, la quantité d’insuline injectée peut ainsi être ajustée.
Toute les 5 minutes, une analyse de ce taux est faite et permet un ajustement régulier et automatique du traitement. Un ajustement très contraignant s’il devait se faire manuellement, selon le Dr Anna Flaus-Furmaniuk, diabétologue au CHU de Saint-Denis.
Cette avancée est récente, puisque les premières expérimentations ont été lancées l’année dernière. Jusqu’à récemment, les systèmes n’étaient pas remboursés. La sécurité sociale en prend désormais deux en charge.
Un gage de liberté
Pour les patients, le dispositif offre un confort au quotidien. Mais il est aussi une vraie aide dans la pratique du sport, même si le patient doit être davantage acteur.
C’est comme un pilote d’avion, le pancréas artificiel c’est le pilote automatique, mais personne ne voudrait prendre un avion sans pilote humain.
Dr Anna Flaus-Furmaniuk, diabétologue au CHU de Saint-Denis
Le Grand Raid c’est très physique, course de nuit, dans la boue, les conditions sont parfois difficile. Le pancréas artificiel leur permet de se concentrer sur la course, mais le coureur doit aussi être attentif à ce dispositif.
Un suivi rigoureux reste nécessaire
Après chaque entrainement, un point est fait sur l’action du pancréas artificiel durant l’effort, et si nécessaire sur la façon d’adapter le comportement du patient pour qu’il se trouve dans les meilleures conditions.
Pour cet entrainement, le programme était de taille : départ de Cilaos, montée du Kerveguen en direction du gîte du Piton des Neiges, la Caverne Dufour, redescente vers le gîte de Bélouve, puis Hell-Bourg, Bras-Marron et Grand-Sable.
Durant la course, les coureurs peuvent surveiller leur glycémie et ajuster leur prise de sucre en fonction du parcours, selon si il faut monter ou descendre, explique Jean-Christian Robert. Pour lui, le pancréas artificiel change la vie. Il se pique moins le doigt et la programmation de l’insuline est désormais automatique.
La Réunion en pointe
La Réunion est en pointe sur cette technologie. Le CHU de Saint-Denis a été le premier centre outremer à expérimenter le pancréas artificiel. Il est même en avance par rapport à la métropole, voire même au reste du monde, sur l’utilisation du pancréas artificiel par des sportifs.
Les patients en sont la raison, selon le Dr Anna Flaus-Furmaniuk, car ils sont très impliqués. Trente patients bénéficient d’un pancréas artificiel dans l’île.
Une équipe médicale présente pour tous les patients diabétiques
Les sportifs diabétiques qui participeront au Grand Raid, le mois prochain, seront accompagnés par une équipe médicale du CHU de Saint-Denis, parmi lesquels des infirmières d’éducation, diététiciennes, psychologues, des kinésithérapeutes et des podologues.
Ils seront présents sur différents postes de ravitaillement. Le Dr Anna Flaus-Furmaniuk invite les patients diabétiques qui participeront au Grand Raid, et qui n’ont pas osé le préciser à leur inscription, à se manifester auprès de ces professionnels si besoin durant la course.