"Bonjour, savez-vous où je peux trouver du muguet ? Je n'ai pas vu un seul stand sur la route". La question posée sur le groupe Facebook des habitants d'un quartier dionysien résume à elle seule le petit problème qui s'est posé pour certains en ce jour de fête du travail dans certaines communes du département.
Les vendeurs de muguet sont moins nombreux qu'auparavant. La faute à une production en baisse, expliquent les principaux concernés. Mais il y avait quand même bien quelques rares points de vente éphémères sur les axes stratégiques du chef-lieu, à Saint-Denis, par exemple, le long du boulevard Sud ou encore sur le front de mer dionysien, au Barachois.
Revoir le reportage de Réunion La 1ère :
"Plus pratique" et... moins cher !
Cette année, il fallait compter entre 6 et 10,50 euros le brin de muguet, et jusqu'à 20 euros chez un fleuriste. On comprend ainsi mieux pourquoi les clients préfèrent les vendeurs de rue. Et puis comme le souligne fort justement l'un de ces clients, c'est "plus pratique" de s'arrêter sur le bord du chemin pour s'en acheter.
La plupart des personnes qui proposent du muguet à la vente en pleine rue ne sont pas des professionnels mais les autorités tolèrent leur activité à chaque 1er mai. Ces vendeurs sont néanmoins soumis à un règlementation bien précise. Reste qu'ils ne semblent pas tous être au fait de ce qui est interdit ou autorisé en la matière.
Une règlementation pas si facile à respecter
A l'image de Maximin, rencontré aux abords d'une voie très fréquentée, près d'un stand de poulet grillé. Le vendeur assure qu'il n'était pas au courant d'une quelconque règlementation du haut de ses 20 ans de métier. "On a entendu ça à la radio, un peu étonnés", confie-t-il.
La loi ne l'autorise à vendre que des fleurs non cultivées, sans racine, sans ajout de feuillage ou de fleurs, ou encore dépourvues d'emballage. Reste que dans la pratique, c'est un peu plus compliqué à respecter... D'ailleurs, la plupart des vendeurs utilisent également des tables ou des tréteaux pour présenter leurs produits, ce qui est là aussi interdit.
Une concurrence déloyale pour les fleuristes ?
La plupart semble néanmoins respecter plus facilement cette autre condition qui est de ne pas vendre à moins de 40 mètres d'un fleuriste. "Personnellement, s'il y avait un fleuriste en face de moi, je serais parti ailleurs par respect, assure Maximin. Ce sont des personnes qui sont là tous les jours et nous on vient là une fois dans l’année pour le muguet, donc on ne va pas les embêter".
La règlementation existante vise clairement à éviter une concurrence déloyale pour les fleuristes professionnels. Et ils saluent le fait que les autorités y ait pensé. "Pour nous, il ne faut pas que ça s’arrête là, estime néanmoins une professionnelle du centre-ville de Saint-Denis. Bon là, pour le jour du muguet c’est très bien, mais il y a plein d’autres fêtes où on est embêté avec cette vente sauvage qui nous porte un préjudice important".