Diabète : Eric Magamootoo dénonce " l’opacité d’un système fondé sur le profit "

Eric Magamootoo, vice-président de l'association CODALIS
Parce qu’ils estiment que le malade est devenu un client et le diabète un business, les membres de la COSALIDI, qui fédère plusieurs associations, se décrivent comme des lanceurs d’alerte. Ils veulent " déclarer la guerre à un système en engageant la responsabilité de l’Etat ".
Avocat au barreau de Saint-Pierre et ancien président de la CCIR, Eric Magamootoo s’interroge sur les actions de prévention du diabète et incrimine le système d’accompagnement des malades.

Il est depuis peu le vice-président de COSALIDI, Coordination pour la surveillance, l’action et la lutte anti-diabète, une nouvelle association lanceuse d’alerte. Fondée par la Mutualité de la Réunion, elle regroupe l’Association des Diabétiques Juniors, l’Association Diabète Nutrition 974 et l’UCOR.

Ses membres affirment avoir déclaré la guerre à un système qui tue dans la souffrance, le silence et l’indifférence. 
 

" La responsabilité de l’Etat est engagée " estiment-ils.

 

Un système " opaque, fondé sur le profit "

Il dénonce le business du diabète, où le malade est devenu un client et où gagner de l’argent est prioritaire. Un système opaque face auquel l’Etat reste inefficace, selon lui.
 

" On ne cherche pas à soigner, on cherche à faire du fric. Le règne de l’argent l’a emporté. "


Un système opaque face auquel l’Etat reste inefficace, selon lui. Face à ce qu’il estime être un « scandale de santé publique majeur », il parle d’inertie et de silence de l’Etat qui ne déploie pas les mêmes moyens que dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de dengue. Pas de campagne de prévention régionale, opacité des chiffres, indicateurs illisibles comptent parmi les arguments avancés par Eric Magamootoo.
 

" La responsabilité de l’Etat engagée "

Eric Magamooto dit agir au nom des 80 000 personnes concernées par cette maladie à La Réunion, des amputés ou encore des 240 morts et des 4 600 nouveaux malades chaque année.

Pour fédérer le plus grand nombre autour de cette cause, l’avocat lance une pétition en ligne. Il y aura ensuite la procédure juridique contre l’Etat. La mise en péril de la vie d’autrui, le devoir de secours et la fraternité sont les 3 principes qu’il veut mettre en avant pour engager la responsabilité de l’Etat.


Reportage de Michelle Bertil et Daniel Fontaine.
©Reunion la 1ère