Dissolution de l’Assemblée nationale : les sept députés de La Réunion candidats aux élections législatives anticipées

C’est à 21h, heure de Paris, hier, dimanche 9 juin, que le président de La République a annoncé la dissolution de l’Assemble nationale, en conséquence des résultats des élections européennes.

Des élections particulièrement boudées des électeurs, le taux de participation dépasse timidement les 26% à La Réunion et atteint un peu plus de 45% au niveau national.

Le Rassemblement national remporte les Européennes

Ce dimanche 9 juin, le Rassemblement national est arrivé en tête avec 31,36% des voix au national, suivi de la liste de la majorité Renaissance créditée de 14,6% des suffrages exprimés, et du PS-Place Publique, qui a recueilli 13,83%des voix.

Si à La Réunion, le Rassemblement national sort également victorieux de ce scrutin, avec 31,71% de voix, il est cette fois talonné par La France Insoumise, qui obtient 20,31% des voix.

Une dissolution et de nouvelles élections les 30 juin et 7 juillet

Des résultats qui auront suffi à décider Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer de nouvelles élections législatives les dimanches 30 juin et 7 juillet prochains.

J’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote, je dissous donc ce soir l’Assemblée nationale 

Emmanuel Macron, président de la République.

Les électeurs réunionnais vont donc devoir retourner aux urnes bien plus tôt que prévu, pour un scrutin majoritaire à deux tours, cette fois.

Regarder le reportage de Réunion la 1^ère :

A compter de ce jour, les projets de loi en cours sont suspendus. La dernière dissolution de la chambre basse du Parlement français remonte à 1997, lorsque Jacques Chirac avait fait le choix d’élections législatives anticipées qui avaient abouti à une cohabitation avec le socialiste Lionel Jospin pour Premier ministre.

Les 7 députés sortants seront candidats

Reste désormais à savoir si les députés sortants se représenteront et surtout lesquels d’entre eux garderont leur écharpe. Ils disposent de trois semaines pour mener campagne. Les déclarations de candidature seront reçues en préfecture du mercredi 12 au dimanche 16 juin.

Philippe Naillet, " surpris de la décision du président de la République ", se représente dans la 1^ère circonscription. " Je respecte le choix qui est fait. Je n’ai pas peur des électeurs, je n’ai pas peur des élections, donc je suis candidat aux Législatives des 30 juin et 7 juillet. "

Des résultats des élections européennes d’hier, dimanche 9 juin, il estime qu’" au-delà de la participation, tout le monde est surpris de ce score historiquement haut du Rassemblement national, notamment les gens de la Macronie, sauf que quand même il faut le dire, le Président Macron a été un formidable accélérateur dans la montée du Rassemblement national ". Pour le député réunionnais socialiste, le Rassemblement national ne peut pas être " l’alternative à la Macronie ", qui ont le même programme économique, selon lui, évoquant notamment la réforme de l’assurance chômage.

" Je pense qu’on est tous responsables, aujourd’hui on vit un moment qui est particulièrement sensible. Il y a un risque, il faut le dire, avec un rassemblement national qui peut gagner, il ne faut pas exclure cela. "  Philippe Naillet appelle les forces de gauche à se rassembler pour faire barrage au Rassemblement national.

Karine Lebon, députée Gauche démocrate et républicaine / NUPES de la 2^ème circonscription de La Réunion, se relance elle-aussi dans la bataille électorale, s’appuyant sur le travail réalisé durant ces dernières années. Elle veut aller une fois encore à la rencontre de gens, essayer de convaincre et montrer qu’elle a été sur le terrain, avec des réunions publiques ou encore des permanences itinérantes.

Elle aussi exprime sa surprise quant à la décision du président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale, " quand on a le RN qui est à 33%, quel coup de folie de faire ça ". " Il pourrait ouvrir la voie au Rassemblement national au gouvernement, et ça c’est irresponsable ", déclare-t-elle.

Nathalie Bassire, députée du groupe LIOT, sera candidate à sa succession dans la 3^ème circonscription. Après la défaite de la liste Républicaine aux élections européennes, elle rappelle qu’elle n’est par Républicaine et qu’elle a soutenu une liste de droite. " Stabilité, continuité, sérénité " sont les valeurs qu’elle prône.

Emeline K'Bidi, députée Gauche démocrate et républicaine / NUPES de La Réunion, sera candidate à sa succession dans la 4^ème circonscription. Elle veut réaffirmer qu’il " y aura bien une candidature du front populaire à gauche dans la 4^ème circonscription ". Poue elle, la dissolution de la part du Président est le signe d’un " échec terrible ", " un aveu d’échec de sa politique, de son gouvernement, de son incapacité à gouverner le pays ".

" Il pense très certainement avec cette dissolution que la droite lui viendra en aide pour récupérer la majorité perdue, et plus que jamais la gauche unie doit être au rendez-vous pour une nouvelle fois réaffirmer qu’elle ne veut pas d’Emmanuel Macon ", insiste-t-elle. Elle ajoute qu’il existe " d’autres voies d’opposition que l’extrême droite ".

Jean-Hugues Ratenon, député La France Insoumise / NUPES de la 5^ème circonscription de La Réunion, se représentera. Il appelle les électeurs réunionnais à soutenir les parlementaires dits de la NUPES et à créer toutes les conditions pour qu’ils soient réélus. Au-delà de l’union des organisations politiques, il sollicite " l’union des hommes et des femmes qui habitent le territoire autour d’un projet et d’une conception de la vie politique ".

Frédéric Maillot, député de la 6^ème circonscription de La Réunion sera de nouveau candidat. Il veut tenir sa promesse " d’enrayer la machine ". Il qualifie Emmanuel Macron de " pyromane de la République à la tête de l’Etat ", désavoué à plusieurs égards, " par les Gilets Jaunes donc par la population donc par ceux qui font la démocratie, le peuple ", " à l’Assemblée nationale en utilisant autant de 49-3 ", et lors des Européennes.

De sa décision de " dissoudre l’Assemblée au moment ou le FN est le plus haut ", il estime qu’il y a " clairement une volonté, après avoir fait entrer le FN dans la maison de la République, de le mettre à table pour manger les Français avec un projet xénophobe et raciste ".

Perceval Gaillard souhaite poursuivre son travaille à l’Assemblée nationale et se représentera donc dans la 7^ème circonscription. " Il faut continuer le travail qui a été mené. Depuis 2 ans je me bats à l’Assemblée nationale pour à la fois défendre le programme et en même temps défendre les spécificités de La Réunion, et en même temps créer les conditions pour qu’il y ait une candidature la plus forte possible pour empêcher que le Rassemblement national prenne le pouvoir à l’échelle nationale et envoie des députés à Paris ".

" Je crois que des gens ont voulu tirer des conclusions générales aux élections européennes, ils se sont trompés ", déclare le député, " au lieu d’assumer les conséquences de ce vote-là et de démissionner, le Président préfère dissoudre l’Assemblée nationale ". Une Assemblée " qui avait peut-être plus de légitimité que lui-même, vu le score qu’il a fait aux dernières Européennes ", estime-t-il.  Lui évoque le risque qu’au final le pays soit " encore moins gouvernable qu’il ne l’était ".

(Re)voyez le reportage de Réunion La 1ère :