Alors que le secrétaire national du Parti Communiste Français tente de se démarquer, propose d’élargir l’alliance à gauche et critique vertement la posture de La France Insoumise, Jean-Hugues Ratenon botte en touche en précisant qu’il est avant tout un député Réunionnais avec son propre parti politique.
Revoyez l'entretien de Jean-Hugues Ratenon dans Dimanche Politique :
Localement, la majorité régionale formée de tendances différentes de la gauche ne semble pas atteinte par cette crise, estime Jean-Hugues Ratenon.
" Le PCR n’est pas le PCF, et le PLR même s’il appartient au même groupe parlementaire, n’est pas le PCF".
Les relations avec la présidente de Région Huguette Bello sont-elles sereines ?
" Oui, il y a quelques divergences, c’est normal, ça a toujours eu lieu, il y a des nuances sur un certain nombre de dossiers mais ça c’est la vie démocratique et là-dessus [Fabien] Roussel a raison : alliance ne veut pas dire fusion et pensée unique, donc si on ne fait pas partie de la même organisation c'est parce qu'il y a des différences et donc ces différences il faut les exprimer."
Les propos de Patrice Selly "irresponsables"
La divergence semble en revanche plus problématique avec Patrice Selly, le maire de Saint-Benoît et président du parti Banian, membre de la majorité régionale, mais qui a la semaine dernière dans Dimanche Politique, vertement critiqué les députés et la présidente de la Région, accusés de faire de l’opposition systématique contre le gouvernement mais " d’aller récupérer les chèques dans le bureau doré du Premier ministre ou d’accepter l’aide du gouvernement pour Air Austral".
" Les propos de Monsieur Selly sont extrêmement graves" estime Jean-Hugues Ratenon. " Ça veut dire qu’on peut se faire acheter […], que demain si on vous dit "je vous donne un chèque mais voilà une loi ", il faudra dire oui ?"
"Je trouve quand même que c’est totalement irresponsable et j’espère qu’il y aura un débat entre lui et la présidente du Conseil régional parce qu’on ne peut pas tenir ce genre de propos"
Jean-Hugues Ratenon
"Les gens sont remontés contre Macron"
Pour les opposants à la réforme des retraites, l’espoir doit-il être dans la décision du Conseil constitutionnel attendue vendredi 14 avril, ou dans la mobilisation dans la rue ? " L’un et l’autre. La décision du Conseil constitutionnel est totalement dissociée de ce qui se joue dans la rue puisque le Conseil constitutionnel ne dit pas si la loi est bonne ou mauvaise pour la population, le Conseil constitutionnel nous dit si c’est conforme à la Constitution"
Si le Conseil constitutionnel annonce que c’est conforme, " je pense que ça va continuer, même si à La Réunion la mobilisation commence à faiblir, parce que la grève ça coûte cher et dans un moment d'inflation aussi intense c'est très difficile pour les salariés de se mettre en grève. Mais dans l'opinion c'est un rejet massif et on sent bien que les gens sont remontés vis-à-vis du gouvernement et surtout vis-à-vis de Macron ».
"On ne peut pas discuter avec le Rassemblement National comme avec n’importe quel parti"
Alors que certains sondages laissent entendre que le Rassemblement National de Marine Le Pen tire profit de la crise actuelle, Jean-Hugues Ratenon s’explique sur sa proximité avec le délégué départemental du RN Johnny Payet.
"Non, je considère qu’on ne peut pas discuter avec l’extrême droite, avec le Rassemblement National comme avec un autre parti. Il suffit de voir leurs prises de position notamment par rapport à l’immigration. […] L’extrême droite reste l’extrême droite et donc il faut faire très très attention, c'est un parti qui n'est pas à mon sens fait pour installer l'ordre dans le pays, ce n'est pas un parti pour installer une cohésion sociale et qui respecte l'être humain dans sa diversité".
Jean-Hugues Ratenon
Enfin, " concernant la situation purement réunionnaise, moi je classe monsieur Payet parmi les fâchés et non les fachos. Je pense que ce n'est pas sa voie le Rassemblement national, maintenant c’est à lui de voir comment il va progresser dans le temps. Ma responsabilité aussi c’est de rester connecté avec ceux qui sont connectés de près ou de loin avec le Rassemblement national, pour les ramener."