Education : 55 postes d'enseignants supprimés à La Réunion à la rentrée 2020

Avec la loi adoptée jeudi à l'Assemblée nationale, l'utilisation du créole à l'école pourrait être facilitée.
La tendance pour la répartition des postes d’enseignants par académie pour la rentrée 2020 a été annoncée cette semaine. En Outre-mer, seuls la Guyane et Mayotte se voient pourvus de postes supplémentaires. Les autres, comme La Réunion, en perdent. Les précisions.
Mercredi 18 décembre, le comité technique ministériel s’est réuni et a dévoilé la répartition des enseignants dans chaque académie pour la rentrée 2020, à savoir le nombre de postes créés ou supprimés.

En mars 2020 aura lieu la distribution des postes à chaque établissement, un moment toujours un peu houleux. Les choses pourront alors encore évoluer.
 

55 postes supprimés à La Réunion

D’après les annonces faites, le département de Mayotte bénéficiera du plus grand nombre de postes créés Outre-mer, soit 48 dans le primaire et 78 dans le secondaire. La Guyane aurait 49 enseignants de plus au global.

La Guadeloupe, la Martinique et La Réunion perdront une cinquantaine de postes en moyenne, surtout dans le secondaire.
  

La méthode de calcul pose questions

Si la répartition des postes d’enseignants se fait en fonction du nombre d’élèves pour chaque académie, reste que dans le détail, les règles de calcul ne semblent pas respectées de la même façon partout en France.

Ainsi, comment expliquer la création de 243 postes d’enseignants du premier degré dans l’académie de Versailles pour 250 élèves en plus, tandis qu’à Mayotte il n’y aura que 48 postes supplémentaires pour 773 élèves dans le premier degré.
 

Un "rééquilibrage" est prévu

Le primaire verra le nombre d’enfants baissé de 42 520 élèves, mais le ministère affirme vouloir le renforcer. 440 postes seront ainsi créés, afin notamment de faire face à l’obligation d’instruction à l’âge de 3 ans ou à la limitation à 24 élèves par classe en grande section de maternelle.

Dans le secondaire, c’est le contraire. Il faudra ainsi compter 22 000 élèves de plus à la rentrée 2020, mais 440 postes seront aussi supprimés. En compensation, le ministère affirme que l’équivalent de 315 postes sera ajouté en heures supplémentaires et 125 postes en décharges académiques seront redirigés.
 

Colère des syndicats d’enseignants

Le SNES - FSU, qui a d’ailleurs quitté la table lors de la séance du comité technique ministériel du mercredi 18 décembre, dénonce des moyens insuffisants pour la rentrée 2020 et des méthodes inacceptables de la part du gouvernement.

Il estime que ces mesures vont " continuer de dégrader les conditions d’études des élèves et de travail des personnels ". Une annonce qui intervient dans un contexte social déjà très tendu, en pleine mobilisation des enseignants contre la réforme des retraites.