Les concours externes d'enseignants au collège et au lycée perdent des postes pour l'année 2025. Cette baisse peut atteindre les 10% pour l'enseignement technologique. Toutes les matières sont concernées : l'allemand, la physique-chimie, les lettres, l'espagnol ou encore les mathématiques.
Les matières les plus déficitaires en candidats sont celles qui seraient les plus touchées, alors même que les besoins sont en augmentation, selon les syndicats d'enseignants.
Le 2 décembre dernier, les sénateurs avaient adopté à l'unanimité un amendement divisant par deux les objectifs du gouvernement en matière de suppression de postes d’enseignants. Une baisse des effectifs de près de 2 000 professeurs, contre les 4 000 initialement demandés par l’exécutif.
Un manque de candidatures selon le gouvernement
Le gouvernement avait justifié cette baisse des futurs postes de titulaires dans le second degré par le manque de candidatures.
Pour Jérôme Motet, vice-président du SNALC de l'école supérieure Réunion, il fallait résoudre ce manque d'attractivité en motivant les jeunes à s'orienter vers l'enseignement.
Ça va être est une hécatombe. Parfois on se demande si on ne chérit pas les causes des conséquences que l'on déplore. La conséquence dans ce cas, c'est le désamour pour le métier de l'enseignement. Aucun bon étudiant qui se respecte n'a envie de faire un métier où il sait que sa liberté pédagogique sera bafouée. C'est intolérable.
Jérôme Motet, vice-président du SNALC de l'école supérieure Réunion
Plus de contractuels recrutés
Pour les syndicats, il y a aussi une logique économique, notamment via le recrutement des contractuels. Benoît Teste, secrétaire national de la FSU, est en séjour à La Réunion quelques jours. Il a réagi à cette annonce du ministère de l'éducation nationale.
Il y a un calcul. La pénurie est créée. Il n'y a plus de candidats, donc ça justifie la baisse du nombre de postes. Ça justifie qu'ils recrutent des contractuels. Il y a un intérêt à recruter des contractuels, car c'est plus facile et plus rapide.
Benoît Teste, secrétaire national de la FSU
"Cette mesure va créer une augmentation des effectifs en classe, une dévalorisation du métier du corps enseignant. Les élèves auront de plus en plus de mal à avoir accès à des conditions d'enseignements optimales", déplore Jérôme Motet.
Pour les syndicats, cette baisse de postes se traduira par des salles de classe surchargées, une diminution des moyens dans l'accompagnement des élèves, ainsi qu'une baisse de la qualité de l'enseignement.