Elections législatives 2024 : la gauche réunionnaise part divisée, un accord partiel malgré l'élan du Nouveau Front Populaire

La plateforme de la gauche lors de la campagne pour les élections européennes
Les partis de gauche réunionnais se sont retrouvés au Port pour décider des candidatures communes pour les élections législatives anticipées, sur le modèle de l'union entérinée au national. Pas d'harmonie parfaite pour ce Nouveau Front Populaire. La moitié des députés sortants voient leur légitimité remise en question.

Le nouveau Front Populaire ne tient qu'à moitié ses promesses à La Réunion. La gauche péï part divisée pour ces élections législatives anticipées alors qu'elle a remporté 6 des 7 circonscriptions en 2022.

Hier, mercredi 12 juin, la plateforme de la gauche menée par Ericka Bareigts et le PLR représenté par Emmanuel Séraphin se sont quittés sur un accord partiel.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

La gauche péï ne s'accorde que sur trois circonscriptions ©Réunion la 1ère

Le choix d'Ericka

Pour le camp d'Ericka Bareigts, la victoire de l'extrême-droite et la forte abstention observée dimanche dernier aux élections européennes est le signal d'alarme dune démocratie qui vacille. "La gravité de la situation politique actuelle réclame de notre part un haut niveau de responsabilité (...), le sursaut est impératif", peut-on lire dans un communiqué du parti.

Alors en ces temps troublés, la maire de Saint-Denis exige des candidats un devoir d'exemplarité. "Les gens veulent un engagement sincère pour les mandats que les élus qui les exercent". Exit donc ceux qu'elle estime déjà en campagne pour les élections municipales comme Frédéric Maillot pour Saint-Denis, Jean-Hugues Ratenon pour Saint-Benoît et Émeline K/Bidi pour Saint-Pierre. "Soit on est dans le mandat de député, soit on ne l'est pas !", lance l'ancienne ministre.

Seule l'autre moitié des députés sortants, à savoir Philippe Naillet, Karine Lebon et Perceval Gaillard, bénéficieront du soutien de ce Nouveau Front Populaire. Pour les autres, la plateforme de gauche présentera donc ses propres candidats.

L'absence regrettée d'Huguette Bello

Du côté du PLR et du Progrès, personne n'a souhaité commenter mercredi cette nouvelle fracture au sein de la gauche. D'ailleurs, Huguette Bello n'était pas présente à cette réunion. Ce qui laisse un goût amer à la plateforme.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Bras de fer et de négociations : les dirigeants des partis de gauche tentent de créer le fameux "front populaire" voulu pour faire barrage au Rassemblement National. Reportage

"Nous ne pouvons que regretter l'absence d’Huguette Bello et de Patrick Lebreton à une rencontre aussi importante pour l’avenir de notre territoire. L’Histoire nous regarde et retiendra chacun de nos actes", concluent les ténors de la plateforme Erick Bareigts (PS), Maurice Gironcel (PCR), Patrice Selly (Banian), Geneviève Payet (EELV), Olivier Hoarau (Ansanm) et Jacques Técher (Cilaos).

"Quand le RN est aux portes de l'Assemblée, c'est au minimum regrettable, sinon un excès de confiance", commente encore Olivier Hoarau, le maire du Port et ancien vassal d'Huguette Bello.

Huguette Bello : "Le rendez-vous n'est pas à la division"

Interrogée lors d'une conférence de presse, Huguette Bello appelle ce jeudi à l’union et au rassemblement. La cheffe de file du PLR répond que "rien ne justifie la remise en cause de ses députés sortants". Elle appelle au soutien de tous les députés de gauche sortants. "Le rendez-vous n’est pas à la division", ajoute-t-elle.

Au Progrès 974, Patrick Lebreton appelle aussi à "faire corps commun". L'élu saint-joséphois plaide aussi en faveur d'un accord global. "Nous avons un devoir au niveau local qui est d’agir avec responsabilité. Nous ne pouvons pas prendre de risque", lance-t-il. Le nouveau front populaire ne peut pas être partiel !".

"Il y a eu un accord en 2022 sur les députés sortants, on doit garder cette ligne directrice en 2024", réagit aussi Emmanuel Séraphin.