Emmanuel Macron achève son voyage agité à La Réunion par un pique-nique à Grand-Anse

Emmanuel Macron lors du pique-nique à Grand-Anse dans le sud de l'île, vendredi 25 octobre.
Après un passage sur une exploitation agricole, le président de la République participe ce vendredi midi à un pique-nique à Grand Anse, dans le Sud. La nuit dernière a été marquée par des violences dans certains quartiers.
Emmanuel Macron termine ce vendredi un voyage de trois jours à La Réunion, où il a détaillé jeudi une série d'aides à l'emploi, sans réussir à dissiper les doutes des Réunionnais. La nuit dernière a été marquée par des échauffourées dans plusieurs quartiers à Saint-Denis et au Port. 
 

Un fonds d'aide aux producteurs

Ce vendredi matin, le chef de l'Etat s’est rendu sur une exploitation agricole à Petite-Ile, avant de participer à une table ronde avec les représentants des filières. Accueilli par l'exploitant qui élève cochons, chèvres et moutons, le chef de l'Etat s'est assis à une table dressée en plein air où l'attendaient les intersyndicales agricoles de l'île ainsi que le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume.

La filière représente 40.000 emplois, avec l'exportation d'ananas, de letchis, de rhum et de sucre. "Le modèle réunionnais est un succès, je crois qu'on peut atteindre l'autonomie alimentaire", a dit le chef de l'Etat aux producteurs. Il a aussi évoqué un fonds d'aide de 45 millions d'euros pour les producteurs, notamment pour la canne à sucre et le boeuf, avant d'aller caresser agneaux et moutons.

Regardez un extrait de son passage à Petite-Ile :


Pique-nique sous haute surveillance à Grand-Anse 

Le chef de l'Etat s'est ensuite rendu vers 12 heures à un pique-nique "Pei" mettant en valeur les produits locaux. Selfies, bises étaient au menu. Emmanuel Macrona  gouté au pâté créole avant de s'essayer au kayamb.
 
Emmanuel Macron au pique-nique à Grand-Anse.

Sur place, la zone était quadrillée par les forces de l’ordre. Sur le rond-point de Grand-Anse, un manifestant a été interpellé. Certains déplorent le manque d’accès au site.
 
Regardez leur réaction :  

La colère et les difficultés

Hier, il a effectué une visite surprise dans le quartier des Camélias à Saint-Denis où il a tenté de répondre à la colère et les difficultés des Réunionnais. "Y a pas de travail, Monsieur. Comment on fait avec 790 euros par mois ?" lui a demandé une femme. "Je suis au chômage, je suis au bout", lui a lancé une autre, au bord des larmes. "Qu'avez vous dans votre besace pour nous, j'ai traversé la rue, il n'y a rien", s'est désolé un jeune, en allusion à la petite phrase du chef de l'Etat l'an dernier. "Education, formation", a répondu le chef de l'Etat.    
 

Un plan pour l’Emploi

A La Réunion, 40% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. En fin de journée, il a détaillé un plan pour l'emploi et la formation, d'un total de 700 millions d'euros sur 3 ans. Notamment, le dispositif des emplois francs qui octroie une prime aux employeurs de chômeurs sera étendu à toute l'île, le cumul du RSA et d l'emploi à temps partiel autorisé et l'Etat maintiendra 12.000 emplois aidés par an.
De plus, comme annoncé en mars, le versement du RSA, jusqu'ici à la charge du département, sera à partir de 2020 payé par l'Etat, comme à Mayotte et en Guyane. 

Ces aides s'ajouteront à l'exonération des charges patronales allant jusqu'à deux fois le montant du SMIC dans certains secteurs (agroalimentaire, agriculture, tourisme...), une mesure pour l'outre-mer votée dans la nuit par l'Assemblée, à la demande du chef de l'Etat.
 

Une nuit de violences au Chaudron et au Port

Ces annonces n'ont pas suffi à éviter des heurts jeudi soir dans la commune du Port entre une centaine de jeunes et des forces de l'ordre. Une vingtaine de véhicules a été incendié sur le parking d’une concession automobile. Un commerce de proximité a été vandalisé. Au Chaudron, des heurts ont aussi éclaté et un fast-food a été pris pour cible par des casseurs.
  

La manifestation de l’intersyndicale

Près de 500 personnes s'étaient rassemblées auparavant à Saint-Denis en réponse à l'appel de l'intersyndicale à manifester, selon des chiffres de la police cités par l'Elysée. Mais l'appel à la "grève générale" pour dénoncer "la situation sociale" ne semblait pas suivi.
Une délégation intersyndicale n'a pas été reçue par Emmanuel Macron jeudi, chacune des deux parties se renvoyant la responsabilité de cet échec.

Suivez notre minute à minute de la visite présidentielle en cliquant ici.