Emploi, vie chère, logement : les Réunionnais ont confronté Emmanuel Macron à leurs difficultés ce jeudi 24 octobre, notamment dans le quartier des Camélias à Saint-Denis. La tension sociale reste vive dans l’île pour ce deuxième jour de visite présidentielle.
Emmanuel Macron est attendu sur la question de l'emploi et de la vie chère au deuxième jour de son déplacement à La Réunion. Ce jeudi matin, il a fait une visite surprise dans le quartier des Camélias à Saint-Denis où les habitants ont dénoncé "la vie chère", sur fond d'appel à la grève.
Regardez cet échange avec un jeune du quartier :
Aux habitants qui l'interpellaient, parfois vivement, en se plaignant d'"injustice sociale", du coût de la vie et du logement, de retraites trop faibles ou du "fléau" de la drogue, il a répondu emploi et éducation. Il a dit vouloir "booster les emplois francs", dispositif visant à favoriser l'embauche de chômeurs issu de quartiers dit difficiles.
Le chef de l'Etat avait admis dès son arrivée mercredi sur l'île que le territoire avait connu en 2018 "l'un des plus vigoureux" mouvements des "gilets jaunes" contre la cherté de la vie et les inégalités sociales, fruit d'une "colère qui s'est exprimée (...) sur les difficultés du quotidien".
Regardez notre Facebook Live :
"On nous prend pour des moutons", a lancé une femme, accusant le chef de l'Etat de venir "pour les élections" et lui demandant ce qu'il "allait faire" face à la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen lors de la présidentielle de 2022. "Je ne sais pas ce que vous insinuez. Je ne suis pas en élection moi. Je suis en milieu de mandat, donc je suis dans l'action, au travail", lui a-t-il rétorqué.
Prenant connaissance du nombre de manifestants alors qu’il déambulait dans le quartier des Camélias, Emmanuel Macron déclare :
Piqués au vif, les manifestants veulent changer le parcours de leur cortège pour se diriger vers le Barachois. Un face-à-face tendu avec les forces de l’ordre démarre, mais très vite le calme revient. Les manifestants sont autorisés à rester sur l’avenue de la Victoire, au niveau du monument aux morts.
L’Elysée annonce alors que le chef de l’Etat a proposé une rencontre avec l’intersyndicale, mais qu’elle a refusé.
"Faux" rétorque l’intersyndicale qui dénonce "les méthodes de voyou de l'Elysée". Les syndicats affirment que l'Elysée fait de la "désinformation"."Nous avons refusé la rencontre à 12h20, mais pas à 14 heures", affirme Ivan Hoarau, (CGTR), représentant de l'intersyndicale, qui ajoute que "le passage d'Emmanuel Macron à La Réunion est catastrophique".
Regardez le reportage d'Indranie Pétiaye et Jean-Claude Toihir :
Hier déjà, l’arrivée du chef de l’Etat a été marquée par des heurts entre manifestants et forces de l'ordre aux abords de l'aéroport de Gillot.
Le chef de l’Etat effectue alors plusieurs déclarations. "Il y a une vraie concentration de pauvreté ici, il faut réfléchir à un panier alimentaire réunionnais pour aider la production locale et les plus fragiles à la fois, payé par l'Etat et peut-être la Région afin de réduire la pauvreté, s'assurer qu'il y a une alimentation régulière et valoriser les circuits courts", explique-t-il sur le pouvoir d’achat. Il dit comprendre "les inquiétudes sur le rachat de Vindémia, qui n'est pas une bonne nouvelle, mais c'est à l'Autorité de la Concurrence de statuer dessus, pas à moi". Par ailleurs, au sujet de la continuité territoriale, Emmanuel Macron affirme : "nous ne sommes pas à la hauteur, mais ça me dérange de payer le dysfonctionnement de l'offre aérienne".
A La Réunion, plus de 850.000 habitants, 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, le taux de chômage atteint 24%, et même 42% chez les jeunes. Et le coût de la vie pour un budget moyen de ménage réunionnais est majoré de 7,1% par rapport à la métropole, selon l'Insee, alors que le revenu médian réunionnais est inférieur de 30% au niveau national (AFD, 2015).
Le chef de l'Etat, qui avait fait un premier bain de foule à son arrivée, avec quelques centaines de personnes, sous une pluie torrentielle à Saint-Denis, est à nouveau allé à la rencontre des Réunionnais ce jeudi après-midi devant la mission locale de Saint-Paul. Il doit y rencontrer des demandeurs d'emploi avant d’effectuer peut être un nouveau discours.
Regardez notre Facebook Live sur place :
Suivez notre minute à minute de la visite présidentielle en cliquant ici.
Regardez cet échange avec un jeune du quartier :
La réalité sociale aux Camélias
Dans le quartier des Camélias, jeunes et retraités ont confronté le Président de la République à leurs difficultés sociales : chômage, vie chère, logement.Aux habitants qui l'interpellaient, parfois vivement, en se plaignant d'"injustice sociale", du coût de la vie et du logement, de retraites trop faibles ou du "fléau" de la drogue, il a répondu emploi et éducation. Il a dit vouloir "booster les emplois francs", dispositif visant à favoriser l'embauche de chômeurs issu de quartiers dit difficiles.
Le chef de l'Etat avait admis dès son arrivée mercredi sur l'île que le territoire avait connu en 2018 "l'un des plus vigoureux" mouvements des "gilets jaunes" contre la cherté de la vie et les inégalités sociales, fruit d'une "colère qui s'est exprimée (...) sur les difficultés du quotidien".
Regardez notre Facebook Live :
"Je suis dans l’action"
"On nous prend pour des moutons", a lancé une femme, accusant le chef de l'Etat de venir "pour les élections" et lui demandant ce qu'il "allait faire" face à la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen lors de la présidentielle de 2022. "Je ne sais pas ce que vous insinuez. Je ne suis pas en élection moi. Je suis en milieu de mandat, donc je suis dans l'action, au travail", lui a-t-il rétorqué.
Manifestation
Au même moment, une manifestation rassemblait près de 300 personnes dans le centre-ville de Saint-Denis. Un appel à la grève générale était lancé pour la journée par les syndicats pour dénoncer "la situation sociale" et la "politique anti-sociale du gouvernement".Prenant connaissance du nombre de manifestants alors qu’il déambulait dans le quartier des Camélias, Emmanuel Macron déclare :
C’est faux. Il n’y a pas de grève générale. Regardez le nombre de manifestants !
Tensions avec l’intersyndicale
Piqués au vif, les manifestants veulent changer le parcours de leur cortège pour se diriger vers le Barachois. Un face-à-face tendu avec les forces de l’ordre démarre, mais très vite le calme revient. Les manifestants sont autorisés à rester sur l’avenue de la Victoire, au niveau du monument aux morts.L’Elysée annonce alors que le chef de l’Etat a proposé une rencontre avec l’intersyndicale, mais qu’elle a refusé.
"Faux" rétorque l’intersyndicale qui dénonce "les méthodes de voyou de l'Elysée". Les syndicats affirment que l'Elysée fait de la "désinformation"."Nous avons refusé la rencontre à 12h20, mais pas à 14 heures", affirme Ivan Hoarau, (CGTR), représentant de l'intersyndicale, qui ajoute que "le passage d'Emmanuel Macron à La Réunion est catastrophique".
Regardez le reportage d'Indranie Pétiaye et Jean-Claude Toihir :
Echauffourées au Port
En marge de cette visite, la ville du Port est sous tension. De petits groupes de manifestants se sont formés depuis le début de la journée au niveau du rond-point du Sacré Cœur. Un important déploiement des forces de l’ordre est effectué dans le secteur où la circulation est fortement perturbée. Des échauffourées ont éclaté à plusieurs reprises à la Rivière des Galets.Hier déjà, l’arrivée du chef de l’Etat a été marquée par des heurts entre manifestants et forces de l'ordre aux abords de l'aéroport de Gillot.
Face aux représentants de l’OPMR
Après le quartier des Camélias, le chef de l’Etat est reparti ce jeudi en fin de matinée pour la préfecture pour s'entretenir avec des participants aux "représentations citoyennes" mises en place après la crise des "gilets jaunes", et notamment certains qui ont été intégrés dans l'Observatoire des prix des marges et des revenus (OPMR).Le chef de l’Etat effectue alors plusieurs déclarations. "Il y a une vraie concentration de pauvreté ici, il faut réfléchir à un panier alimentaire réunionnais pour aider la production locale et les plus fragiles à la fois, payé par l'Etat et peut-être la Région afin de réduire la pauvreté, s'assurer qu'il y a une alimentation régulière et valoriser les circuits courts", explique-t-il sur le pouvoir d’achat. Il dit comprendre "les inquiétudes sur le rachat de Vindémia, qui n'est pas une bonne nouvelle, mais c'est à l'Autorité de la Concurrence de statuer dessus, pas à moi". Par ailleurs, au sujet de la continuité territoriale, Emmanuel Macron affirme : "nous ne sommes pas à la hauteur, mais ça me dérange de payer le dysfonctionnement de l'offre aérienne".
L'emploi
A La Réunion, plus de 850.000 habitants, 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, le taux de chômage atteint 24%, et même 42% chez les jeunes. Et le coût de la vie pour un budget moyen de ménage réunionnais est majoré de 7,1% par rapport à la métropole, selon l'Insee, alors que le revenu médian réunionnais est inférieur de 30% au niveau national (AFD, 2015).Le chef de l'Etat, qui avait fait un premier bain de foule à son arrivée, avec quelques centaines de personnes, sous une pluie torrentielle à Saint-Denis, est à nouveau allé à la rencontre des Réunionnais ce jeudi après-midi devant la mission locale de Saint-Paul. Il doit y rencontrer des demandeurs d'emploi avant d’effectuer peut être un nouveau discours.
Regardez notre Facebook Live sur place :
Pas d’annonce mais des ambitions
Hier, Emmanuel Macron a tenu un premier discours à la Nordev lors du sommet économique « Choose La Réunion ». Pas d’annonce faite, mais des ambitions avancées. Il veut renforcer l'attractivité du territoire. A l'issue du discours, le maire PS de Saint-Denis Gilbert Annette a dit espérer qu’Emmanuel Macron "répondra plus concrètement" pendant son voyage.Suivez notre minute à minute de la visite présidentielle en cliquant ici.