"Vous êtes nombreux à avoir repris le chemin de l’école et du travail, alors que pour moi, il est temps de faire une pause", explique Karine Lebon. Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, la députée de la 2ème circonscription de La Réunion annonce sa grossesse.
Son siège restera vide à l'Assemblée
"J’attends un heureux événement et donner naissance à un enfant nécessite forcément de s’absenter", poursuit Karine Lebon.
La députée explique ensuite qu’en son absence pour maternité, elle ne sera pas remplacée. A l’Assemblée nationale, son siège restera vide. La Réunion aura six députés au lieu de sept dans les semaines qui viennent.
Regardez les précisions de Réunion La 1ère :
La Constitution ne le permet pas
"Lorsqu’une député ou sénatrice s’absente pour cette raison, la Constitution ne lui permet pas d’être remplacée dans ses fonctions par son suppléant, élu pourtant au même moment qu’elle", explique Karine Lebon.
"La Constitution française ne prévoit même pas une délégation de vote à un collègue du même groupe", poursuit-elle. Il n’y aura donc pas de délégation du droit de vote à un autre député pour un congé maternité, sauf justificatif médical.
"Un retour en arrière"
A La Réunion, ce sujet fait parler. "C’est un retour en arrière pour les femmes", commente une Réunionnaise. "Les mêmes droits pour les femmes et les hommes étaient pourtant le cheval de bataille du gouvernement", assure une autre. Une citoyenne dénonce "des lois faites par les hommes et pour les hommes".
37% de femmes à l'Assemblée
Pourtant 37% de femmes composent aujourd’hui l’Assemblée nationale. Dans sa vidéo, Karine Lebon veut rassurer ses concitoyens. "Cela ne nous empêchera pas à continuer à travailler pour La Réunion pour avancer sur les problématiques du logement, de la santé, ou encore de l’enfance…", assure-t-elle. Sa permanence parlementaire sera toujours ouverte et son équipe restera mobilisée.
Une proposition de loi déjà refusée
En septembre 2022, une députée insoumise avait déposé une proposition de loi pour permettre aux parlementaires d'être remplacés par leur suppléant en cas d'accueil d'un enfant. Elle n’avait pas été adoptée. En juillet 2013, l’Assemblée avait à nouveau refusé que les députées soient remplacées par leurs suppléants en cas de congé maternité.