Energies renouvelables : des éoliennes au large de La Réunion d'ici 2030 ?

Un projet d'éoliennes au large de La Réunion d'ici 2030
C'est un projet énergétique d'envergure. Un parc éolien composé de dix machines pourrait voir le jour au large de La Réunion d'ici 2030. Rien n'est encore acté mais ce plan ambitieux pourrait garantir une électricité jusqu'à deux fois moins chère.

Implanter un parc éolien au large  du nord-est de La Réunion, de Sainte-Suzanne à Sainte-Marie. C'est l'ambition des entreprises Akuo et BlueFloat Energy.

Un projet présenté ce jeudi 8 février, dans le cadre de la transition vers l'autonomie énergétique de l'île.

Ces machines à énergie renouvelable pourraient être installées à dix kilomètres des côtes réunionnaises, à l'horizon 2030 voire même 2032. 

Une électricité deux fois moins chère

Aujourd'hui, La Réunion dispose de parcs éoliens terrestres à Sainte-Suzanne, Sainte-Rose ou encore Sainte-Marie. Une énergie qui ne représente en 2022, pas plus de 3%.

" On vise un parc de 200 MW. C'est un quart des besoins énergétiques de l'île à l'horizon 2030. Le coût de l'énergie explose, on parle de 400 euros du MW. Nos estimations, c'est que l'on pourrait diviser ce coût par deux avec ce parc éolien " promet Clément Mochet, directeur de BlueFloat Energy.  

La mise en place d’un tel projet garantirait dans le même temps, un prix d’achat de l’électricité stable.

Limiter l'impact environnemental

L'installation de ces grandes hélices font bien souvent des vagues. Des voix s'élèvent sur l'impact environnemental. Mais, difficile pour les entrepreneurs à l'origine de ce projet d'être totalement rassurant.

"On est au tout début du projet, il est indispensable de prendre en compte les expertises pour designer le meilleur projet et celui qui a le moins d'impact sur l'environnement. Il va être important en même temps que l'on va caractériser les sites, d'un point de vue technique de les caractériser d'un point de vue environnemental".

Les précisions de Clément Mochet, directeur de BlueFloat Energy :

Invité plateau, Clément Mochet, directeur de Blue Float Energy France

15 ans d'agrivoltaïsme à La Réunion

Ce n'est pas là le premier projet porté par Akuo Energies à La Réunion. Il y a 10 ans déjà, le projet Bardzour avait amené l'agrivoltaïsme à La Réunion, au centre de détention du Port. Autrement dit, la combinaison d'une production d'énergie et d'une production agricole, par l'installation de serres agricoles équipées de panneaux photovoltaïques.

La technique, qui permet d'offrir protection et ombrage à des cultures fragiles, tout en produisant une énergie propre, fête cette année ses 15 ans de présence à La Réunion. 

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

L'agrivoltaïsme, qui consiste en la pose de panneaux solaires sur les serres agricoles, est présent depuis 15 ans à La Réunion.

Un design adapté 

Pour ce projet innovant, le design de ces serres agrivoltaïques jusqu'alors déployées en Grèce et au Portugal, avait dû être adapté à La Réunion, notamment pour résister aux cyclones. "On l'a fait évoluer et aujourd'hui on a de multiples ouvrages qui s'adaptent aux cultures que les agriculteurs proposent sur les différents territoires", se félicite Eric Scotto, président d'Akuo Energies

Une technique innovante

Steve Arcelin, président du groupe Agriterra et directeur d'Akuo, explique quant à lui : "Ce sont des techniques de culture qui sont différentes du plein champ, et encore un peu différentes de celle sous serres classiques. Il faut s'adapter aux lux, à l'ombrage, et aux différentes cultures qui sont faisables sous ces infrastructures".

Au Port, réinsertion des détenus 

A ce jour, le projet agrivoltaïque Bardzour a permis la formation de six détenus, et bientôt de six autres, à l'agrivoltaïsme avec le concours d'AgriTerra, filiale d'Akuo Energies. 26 heures par semaine, ils cultivent dans l'enceinte de l'établissement de la roquette, de la moutarde, du radis blanc, noir...

Un moyen de les réinsérer dans la société à leur sortie. "Il y a un temps de formation intramuros, sur les serres du domaine, et ensuite ils peuvent être employés par une entreprise ou un agriculteur", souligne Hugues Belliard, chef d'établissement du centre de détention du Port. 

Prochainement, c'est la Nouvelle-Calédonie qui expérimentera des projets similaires, combinant production agricole et électrique.