Enseignant tué dans un lycée d'Arras : "Il n'était pas là pour mourir mais pour enseigner avant tout"

Presque trois ans jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty, un homme armé d'un couteau a tué un enseignant et fait deux blessés graves dans un lycée d'Arras, dans le Pas-de-Calais. Un drame qui bouleverse une nouvelle fois la communauté éducative, et notamment à La Réunion.

Ce vendredi 13 octobre, un homme armé de couteaux a tué un enseignant dans la cité scolaire Gambetta-Carnot d’Arras, dans le Pas-de-Calais. Un autre professeur ainsi qu'un agent technique sont, eux, grièvement blessés.

Cette attaque intervient presque trois ans jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty, un enseignant de 47 ans décapité près de son collège des Yvelines, après avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves lors de cours sur la liberté d'expression.

Le choc 

L'annonce d'une nouvelle victime dans les rangs du corps enseignant scandalise Guillaume Lefèvre, le président du Snalc, le Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur, à La Réunion. L'enseignant mortellement poignardé était professeur de français. 

Nous sommes choqués et bouleversés par cette nouvelle qui attaque et qui concerne encore le personnel enseignant de La République

Guillaume Lefèvre, président du Snalc Réunion

Revoir la réaction de Guillaume Lefèvre sur Réunion La 1ère :

Un enseignant tué à Arras : la réaction de Guillaume Lefèvre

Encore un enseignant victime d'une attaque cruelle

"Un enseignant est une nouvelle fois victime d'une attaque cruelle", réagit encore le syndicaliste. "Nous ne pouvons que condamner cet acte et nous avons surtout une pensée pour la famille de cet enseignant qui a été tué ainsi pour que les personnes qui ont été blessées lors de cet acte survenue au sein de l'établissement".

"Aujourd'hui, être enseignant c'est un métier à risque où la violence prime malheureusement et où la mort existe", déplore encore Guillaume Lefèvre qui souligne que l'assaillant, qui a crié "Allah Akbar" au moment des faits, était à la recherche d'un professeur d'histoire-géographie, la discipline exercée également par Samuel Paty...

"Il n'était pas là pour mourir, il était là pour enseigner avant tout"

Frédéric Lefèvre, président du Snalc Réunion

Le parquet national antiterroriste saisi

"Il y a trois ans, notre collègue est mort assassiné, décapité, alors qu'il ne faisait qu'enseigner des notions dans sa discipline d'histoire-géographie sur les religions. Il a été tué pour cela et aujourd'hui, ce terroriste cherchait apparemment à "commémorer" cet acte odieux", poursuit le représentant du Snalc à La Réunion.

A la suite des faits survenus ce vendredi, quatre personnes, dont l'assaillant et son petit frère de 16 ans, ont été placées en garde à vue. Le parquet national antiterroriste a été saisi et a ouvert une enquête des chefs "d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste", de "tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "d'association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes".

Emmanuel Macron attendu sur place

Le président Emmanuel Macron s'est rendu sur place, à Arras. La Première ministre Elisabeth Borne a, de son côté, annulé un déplacement prévu à Orléans pour se rendre à Paris.

Les députés ont également suspendu leurs travaux en cours à l'Assemblée nationale pour exprimer leur solidarité avec la communauté éducative et les victimes de l'attaque.

Sanctuariser les établissements scolaires

Le Ministre de l'Education Gabriel Attal ainsi que son homologue de l'Intérieur Gérald Darmanin ont demandé de ce que la sécurité de tous les établissements scolaires en France soit renforcée immédiatement. "Toute situation doit être immédiatement signalée", a indiqué Gabriel Attal dans un message aux recteurs.

"Le SNALC ne peut que revendiquer de manière forte et vive que l'on sanctuarise les établissements, réagit encore Guillaume Lefèvre. C'est sûr qu'on ne peut pas mettre des gendarmes ou des policiers devant chaque établissement, tout le temps, mais il faut trouver un moyen pour que les écoles, collèges et lycées soient mieux protégés".