Entre réduction du nombre de chantiers et manque d'attractivité, le BTP est "à l'agonie" à La Réunion

Les équipes d'un chantier de la Zac Technor à Saint-Denis sont inquiets pour leur avenir.
Voilà plusieurs mois que les salariés du BTP tirent la sonnette d'alarme. Face à la diminution du nombre de chantiers et des constructions qui tournent au ralenti, le secteur vit des heures sombres estime l'intersyndicale, qui était en grève ce mercredi. Illustration sur un chantier de Saint-Denis.

Les difficultés se font bien sentir, tant dans le privé que dans le public. Il n'y a plus autant de travail qu'avant et ça se ressent sur les chantiers. Comme à Saint-Denis, sur un chantier de la technopole.

Tous, craignent pour l'avenir de la profession.

Une situation inédite

Dans quatre mois, un immeuble de bureaux sortira de terre dans cette zone d'activité du chef-lieu. Chaque jour, électriciens, coffreurs et ferrailleurs s'activent pour terminer le gros œuvre, d'ici septembre.

(Re)voyez le reportage de Réunion La 1ère :

Les difficultés du secteur du BTP se font bien sentir sur ce chantier de Saint-Denis. ©Réunion la 1ère

Les chantiers se font rares, difficiles pour eux de prévoir ce qu'ils feront après la fin du chantier.

Parmi les 21 personnes sur le chantier, Azad Tantely, pour qui une situation pareille était à peine pensable il y a encore quelques années.

Ces dernières années il y a de moins en moins de chantiers, on a beaucoup de collègues au chômage et nous on ne peut pas se projeter.

Azad Tantely, chef de chantier

Mickaël lui, est ferrailleur sur ce chantier. En 13 ans d'activité, il ne cesse de multiplier les contrats de chantier en chantier.

Le manque d'activité criant ne présage rien de bon pour sa profession.

Si demain matin na pu travay, comment nou retrouv a nou ? I faudra nou change de filière et trouv une autre option pou la famille.

Mickaël Robert, ferrailleur

Qu'ils soient chef de chantier ouvrier, tous craignent pour l'avenir de leur filière et soutiennent coûte que coûte la mobilisation de leurs collègues.

Un jeudi noir en perspective

En raison de ces difficultés, l'intersyndicale du BTP avait lancé une journée de grève illimitée ce mercredi, avec barrages filtrants et distribution de tracts à Saint-Denis.

Vers 9h30 ce matin, une délégation de l’intersyndicale et des représentants de la FRBTP ont été reçus en préfecture, avec le Secrétaire Général pour les Affaires Régionales.

Une réunion peu concluante pour l’intersyndicale. "La mobilisation qui va monter crescendo"  estimait même Johny Lagarrigue, secrétaire général de la CFDT, au sortir de la réunion.

De nouvelles actions coup de poing sont prévues ce jeudi 23 mai. Pas de blocage, mais des opérations de tractage seront organisées dès 6h du matin.

À 15h, une réunion devrait être organisée, toujours en préfecture. Elle réunira les organisations syndicale et patronale, ainsi que les représentants de la Région et du Département.