La convocation de Girish Guddoy dans les locaux du Central Criminal Investigation Department (CCID) est une question d'heures, nous apprend L'Express de Maurice. L'ancien patron des services techniques de Mauritius Telecom, proche de l'ancien directeur général, a démissionné de son poste au début du mois de juillet 2022, quelques jours seulement après son patron et ami. Cette mise en retrait volontaire est liée à l'affaire d'espionnage supposée des échanges sur Internet.
Le 12 avril 2022, trois techniciens indiens ont débarqué dans l'île sœur, pour installer du matériel électronique permettant d'intercepter les données datas qui transitent dans les câbles et donc d'analyser la teneur des échanges des "surfeurs".
Les démissions successives des ex-responsables de "MT" ont provoqué une déflagration politique. Le Premier ministre et chef du gouvernement, Pravind Jugnauth est directement concerné.
La question, désormais, est de savoir si ce "sniffing" (espionnage) du Net était une demande de l'Inde ou du gouvernement mauricien ?
À qui profite l'espionnage, est-il le fond du problème ?
Pour la défense du Premier ministre, ses proches et ses amis politiques expliquent que l'opération de Baie-Jacotet était réalisée à la demande de l'Inde. L'exécutif, du puissant état indien, voulait étudier les échanges économiques de plusieurs pays africains, liés à la Chine, des données qui transitent par le "Safe" installée à Maurice, nous apprend Défimédia.
Est-ce moins grave ?
La question mérite d'être posée. Espionner des états ou des citoyens reste un acte pénalement répréhensible ! Reste que les pays occidentaux enfreignent cette règle depuis des décennies. Cette pratique est tellement devenue banale que la législation internationale est mouvante en fonction du moment. En temps de paix, l'espionnage est prohibé, mais en temps de guerre… Le conflit en Ukraine est-il extensible à l'océan Indien ?
Enfin juridiquement, si l'espionnage ou sa mise en œuvre tombent sous le coup de la législation de l'île Maurice, que cet acte soit effectué au profit d'un tiers et qu'il n'est pu aboutir ou non, ne change rien. Le délit est constitué. Encore faut-il avoir des preuves !