Et si le pâté créole était reconnu au patrimoine mondial de l’Unesco ?

La Réunion a déjà ses cirques, ses remparts, et son maloya au patrimoine de l’Unesco. Et si le pâté créole était le prochain ? De quelle manière ? Et avec quelle recette ? Reportage.

Symbole de la gastronomie péi, le pâté créole doit-il être reconnu au patrimoine mondial de l’Unesco ? De quelle manière ? Fera-t-il l’objet d’une IGP, Indication Géographique Protégée ?

Un projet d’Ankraké

Accréditée ONG par l'Unesco en juillet, l’association locale Ankraké a désormais dans ses projets de faire entrer le pâté créole au patrimoine de l’Unesco. 

"La recette traditionnelle du pâté créole se perd, et nous voulons la protéger grâce à l'Unesco", assure Marie-Pierre Murat, présidente de l’association Ankraké.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Et si le pâté créole était reconnu à l’Unesco ? De quelle manière ? Et surtout : avec quelle recette ?

Difficile de trouver un "vrai" pâté créole

Evoquer le pâté créole, c’est plonger dans le temps lontan et la tradition des fêtes de fin d’année. "Le pâté créole évoque des souvenirs, c’est maman qui le faisait", sourit Lionel en faisant son marché. " Mais aujourd’hui, c’est tellement difficile de trouver un vrai pâté créole", remarque Sébastien, bazardier sur le marché du Chaudron.

Cette préparation sucrée salée farcie à la viande est préparée durant les fêtes de fin d’année. Mais avec le temps, la recette a beaucoup évolué. À la base, le pâté créole était composé de viande et de graisse de porc. Il s'est ensuite diversifié avec une version papaye et même goyavier.

"On a déjà les criques, les remparts, et le maloya, faire entrer le pâté créole à l’Unesco serait une fierté, estime Sébastien. Mais il faut faire entrer la vraie recette avec le Saindoux !".

Quelle recette pour l’Unesco ?

Et pour cela, il faut se mettre d’accord sur la recette du "vrai" pâté créole. "Aujourd’hui on trouve du pâté créole en vente en station-service, un petit zafer dans un sachet plastique, ça m’effraie !, s’insurge Sabine Dijoux, formatrice en art culinaire. Quand on lit les ingrédients, il n’y a pas de vanille, ni liqueur, que du sucre, de la farine, deux œufs ! Si zot appelle ça un pâté créole, alors la honte pour zot ! On descend d’un niveau !".

Pour Sabine Dijoux, il est donc important de labelliser la "bonne" recette en remontant dans le temps lontan. Pour le moment, l'heure est encore qu'à la réflexion.