Marie Claudia Lauret condamnée à 30 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat de Julita Bénard

La cour d'Assises de La Réunion.
Troisième et dernier jour du procès en appel de Marie Claudia Lauret pour l'assassinat en juillet 2016 de Julita Bénard, sa compagne. Le corps de la victime disparue au Gouffre de L'Etang-Salé n'a jamais été retrouvé. L'accusée a été reconnue coupable et condamnée à une peine de 30 ans de réclusion criminelle.

Accusée d'avoir assassiné sa compagne Julita Bénard, le 29 juillet 2016, à L'Etang-Salé, Marie Claudia Lauret a à nouveau clamé son innocence lors de son procès en appel à la cour d'assises de Saint-Denis.

Mais malgré ses dénégations, l'avocate générale a requis une peine de 30 ans de réclusion criminelle à son encontre, soit 5 ans de plus que ce qui avait été requis lors du premier procès en avril 2022.

Des réquisitions suivies, puisque Marie Claudia Lauret a été reconnue coupable de l'assassinat de Julita Bénard, ce vendredi 10 mars. Elle est condamnée à une peine de 30 ans de réclusion criminelle, avec un suivi socio-judiciaire de 7 ans.

Julita Bénard, la victime dont le corps n'a jamais été retrouvé

Noyée dans ses mensonges

La représentante du Ministère public reste convaincue que Marie Claudia Lauret a poussé sa compagne dans le gouffre de L'Etang-Salé. Sans doute parce que Julita Bénard voulait mettre fin à leur relation.

Depuis le début de ce second procès ouvert le mercredi 8 mars, le mystère reste entier s'agissant des circonstances de la disparition de la victime dont le corps n'a jamais été retrouvé.

Cette nuit-là, Marie Claudia Lauret appelle les gendarmes, affolée, affirmant qu'elle aurait été victime d'une agression sexuelle, et que Julita Bénard, qui se promenait avec elle sur le site du Gouffre, a elle aussi disparue. Mais comment expliquer que le couple soit allé dans un endroit aussi dangereux en pleine nuit pour se promener, s'interroge l'avocate générale, dubitative.

Noyée dans ses mensonges

Marie Claudia Lauret dit-elle la vérité ? Elle a en tout cas menti à plusieurs reprises au cours de l'instruction. Et au troisième et dernier jour de procès, ce vendredi 10 mars, ses contradictions ont à nouveau été passées en revue par la cour. Elle a notamment menti sur son pseudo cancer, sur le fait qu'elle était prétendument gendarme, ou encore sur le décès de sa mère... 

Reste que pour Me Amel Khlifi Ethève, les mensonges de Marie Claudia ne peuvent pas constituer à eux seuls une preuve de sa culpabilité. L'avocate de la défense n'a eu de cesse de déplorer qu'aucun transport n'ait eu lieu sur le site du Gouffre pour s'assurer de "la matérialité des faits".

Les proches de la victime rejettent quant à eux la thèse d'un suicide. Pour eux, Julita Bénard est "tombée sur le mauvais numéro". Jeudi, sa tante avait indiqué que la jeune femme lui avait raconté sa rupture d'avec Marie Claudia Lauret quelques jours avant le drame, et évoqué une histoire d'emprunt d'argent à hauteur de 8 000 euros.