Né à Saint-Benoît en 1834, Evariste Berg est le tout premier légionnaire réunionnais. L’amicale de la Légion Etrangère à La Réunion lui rend hommage en ce 1er mai.
Venu au monde le 13 février 1834 à Saint-Benoît et mort le 13 juin 1864 au Mexique, Evariste Berg a connu une carrière militaire fulgurante et marquée par une bataille historique. Issu d’une famille d’officiers de la marine installée à La Réunion, il s’engage dans l’artillerie de marine le 18 novembre 1852, sur les conseils de son oncle, le futur général Emile Rolland. Il sera fait caporal en juillet 1853, puis sergent en avril 1854. Il retrouvera son oncle dans la Guerre de Crimée qui opposa l’Empire Russe à une coalition formée de l’Empire Ottoman, de la France, du Royaume-Uni et du Royaume de Sardaigne.
Suite à un incident dans sa carrière militaire, certains mentionnent des problèmes de jeu et des dettes, il décide de rejoindre le 1er régiment des Zouaves, unités françaises d'infanterie légère appartenant à l'armée d'Afrique, en 1855 en tant que simple soldat, et repart de zéro. Il monte de nouveau en grade au fil des ans et redevient sergent en 1859. Il prendra ainsi part à toutes les campagnes de l’époque notamment en Afrique. Suite à un nouvel incident, Evariste Berg donne sa démission en juin 1862.
Intégration dans la Légion Etrangère : la bataille de Camerone
En décembre 1862, Evariste Berg rejoint la Légion, de nouveau comme simple soldat. Il participera à une nouvelle campagne en Afrique avant de partir pour le Mexique. En 1863, la 3ème compagnie, dont fait partie Evariste Berg, est assiégée par les mexicains dans une villa du village de Camerone. Le réunionnais, et ses compagnons d’arme, tiendront tête aux 2 000 hommes face à eux et les empêcheront d’atteindre leur cible : un convoi français qu’ils projetaient de détourner. Durant plus de 9 heures, sans boire et sans manger, les légionnaires vont affronter les troupes mexicaines sous une chaleur torride.
La Légion va ainsi s’illustrer au combat lors de cette bataille au Mexique. Sur le monument qui y fut érigé par la suite, furent gravés ces mots : « Un contre quarante. Pendant 10 heures, le 30 avril 1863 à Camerone. La vie plutôt que le courage abandonna ces soldats français ".
Evariste Berg, un des derniers légionnaires encore debout, sera toutefois capturé. A l’issue de sa libération, lors d’un échange de prisonniers, il sera fait officier. Il mourut à l’âge de 30 ans, toujours au Mexique. Les circonstances de son décès restent floues. Certains évoquent la fièvre jaune, d’autres parlent d’un duel issu d’une dette de jeu, d’autres encore font état d’une blessure lors du siège de Puebla. Il fut enterré, sur demande de son oncle le général Emile Rolland, dans le monument de Camerone.
Une rue du chef-lieu lui rend hommage
Une rue de Saint-Denis, à Sainte-Clotilde précisément, porte le nom du premier légionnaire réunionnais. En ce 1er mai, l’amicale de La Légion Etrangère à La Réunion a tenu à lui rendre hommage afin que la nouvelle génération se souvienne de ce héros de guerre.
Le reportage de Géraldine Blandin :