En janvier dernier, Jean-Michel Moutama, président de la CGPER, demandait au Département d’inscrire dans son budget un fond qui permettra aux irrigants d’être accompagnés face à la sécheresse chronique. Face au déficit de pluie, la CGPER avait par ailleurs visité une exploitation à la Pointe au Sel, touchée par ce manque d'eau.
Ce lundi 27 février, c’est au tour du syndicat Unis Pour Nos Agriculteurs, UPNA, de monter au créneau pour demander l’aide du Département. Les agriculteurs du bassin Sud, allant de Saint-Leu à Saint-Pierre, doivent arroser plus. Vincent Lebeau-Bénard possède un champ de cannes à Saint-Louis. Comme d’autres planteurs, sa facture d’eau s’annonce salée.
Le reportage de Réunion La 1ère :
"Deux fois plus" d’eau pour irriguer
Pour irriguer son champ de cannes, Vincent Lebeau-Bénard met "deux fois plus d’eau". A titre de comparaison, l’agriculteur utilisait 300 mètres cube d’eau par jour pour son champ, contre 500 aujourd’hui. La facture d’eau, "il faudra la payer. D’habitude, c’est entre les 6 000 voire 7 000 euros annuel. Là, si on double l’eau, la facture devrait doubler aussi" s’inquiète-t-il.
L’irrigation, "c’est ce qui coûte le plus cher quand on a un champ de cannes", souligne l’agriculteur. Ce dernier demande une aide au Conseil Départemental pour l’aider à payer les surcoûts.
Une campagne sucrière "qui s’annonce très mauvaise"
Face au désarroi des agriculteurs, "nos moyens d’actions c’est d’écrire au Département rapidement pour demander un soutien sur cette facture d’eau. Aujourd’hui, on est en train de subir toute l’inflation qui existe dans le monde. Et là, c’est une facture supplémentaire qui, je pense, n’est pas la bienvenue ; surtout dans cette filière" explique Dominique Clain, président de l’UPNA.
Cette campagne, qui est en préparation, s’annonce encore très mauvaise.
Dominique Clain, président du syndicat Unis Pour Nos Agriculteurs, UPNA.
"On se fera entendre" prévient le président du syndicat. "S’il faut taper du poing sur la table, on le fera. On essaiera de trouver des solutions pour que l’on accompagne ces agriculteurs" insiste-t-il. Actuellement, "cet agriculteur peut payer entre 12 à 13 000 euros de facture d’eau ; jusqu’à la campagne ça peut arriver à 18 000 euros. Vu le revenu que l’on tire dans la canne, avec 18 000 euros d’eau, ça va être compliqué pour relancer cette filière" conclut-il.