Face aux embouteillages et à l’inflation, le covoiturage séduit de plus en plus à La Réunion

Le covoiturage se développe de plus en plus à La Réunion.
Huit conducteurs sur dix font le trajet domicile-travail, seuls, dans leur véhicule sur l’île. Chaque jour, les routes sont saturées aux heures de pointe. Mais face à l’inflation et aux embouteillages, de plus en plus d’automobilistes se tournent vers le covoiturage.

Les aires de covoiturages se multiplient à La Réunion. Pour réduire les coûts de déplacement, très élevés depuis l’inflation, de plus en plus d’automobilistes optent pour cette pratique. Le nombre de covoiturage enregistré sur l’application Karos a progressé de 75% en deux mois.

 

Jean-Michel pratique régulièrement le covoiturage avec l’un de ses collègues. Il vit à Saint-André, et son covoitureur à Saint-Benoit. Ils se rejoignent tous les jours sur l’aire de covoiturage de Sainte-Suzanne pour se rendre au travail au Port : "C’est tout bénef, on partage le gasoil et on réduit l’usure de la voiture", assure Jean-Michel.

Regardez le reportage de Réunion la 1ère : 

A La Réunion, le covoiturage n’est pas vraiment dans les habitudes, et pourtant, il se développe de plus en plus face à l’inflation et les embouteillages

75% d'utilisateurs en plus sur l'application Karos

Lancée en 2017 pour réduire les embouteillages, l'application Karos compterait aujourd’hui 16 200 utilisateurs. Les trajets sont subventionnés par la Région Réunion. Pour un trajet de 28 km entre Saint-Paul et Saint-Denis, le conducteur reçoit 2.80 euros, la Région paie 2 euros et le passager 80 centimes.

Depuis le début de l’année « l’ensemble des covoitureurs Karos ont gagné 235 000 euros en pouvoir d’achat cumulé », explique Irshad Akhoune, représentant de Karos. "L’argument environnemental et la réduction des embouteillages motivent les automobilistes", poursuit-t-il. Le nombre de covoiturage a progressé de 75% entre septembre et novembre.

 

Le covoiturage se développe de plus en plus à La Réunion.

Multiplier les aires de covoiturage

Christian prend le bus tous les jours et constate que "l’aire de co voiturage est toujours remplie, ça veut dire que les gens ont adhéré finalement. Tout ce qui va dans le sens du non gaspillage et la non pollution est encouragé", poursuit-il.

La Réunion compte une dizaine d’aires de covoiturages dans le Sud et l’Ouest, et moins d’une dizaine dans le Nord et l’Est.  L’objectif est de les multiplier insiste Patrice Boulevart. L’élu régional délégué aux mobilités douces assure "qu’il y a un effort à faire sur les territoires Nord et Est. On travaille avec les mairies, notamment celle de Saint-Denis, pour avoir des places de covoiturages à la Redoute et au Petit Stade de l’Est".

Une aire de covoiturage vient d’être livrée à Sainte-Anne. D’autres doivent voir le jour, notamment à la Plaine des Palmistes et à la ravine des Chèvres à Sainte-Marie.

 

Regardez les précisions de Réunion la 1ère :

Décryptage Jean-Marc Collienne, covoiturage

Aide du gouvernement

Si pour certains le covoiturage fait partie du quotidien, pour d’autres c’est moins naturel. "C’est une bonne idée pour l’économie mais je ne le fais pas, c’est très rare que j’utilise les grandes routes" raconte une mère de famille.

Pour inverser la tendance, le gouvernement s’apprête à mettre en place une aide supplémentaire : un bonus d’environ 100 euros à partir du mois de janvier pour tous les Français qui font du covoiturage régulièrement. L’objectif du gouvernement est de parvenir d’ici 2024 à 3 millions de trajets en covoiturage par jour en France. Il met en avant le fait qu’un salarié qui fait du covoiturage tous les jours, sur un trajet de 30 km, économise 2000 euros chaque année.

 

Le covoiturage se développe de plus en plus à La Réunion.