Alors que la hausse des prix est sur toutes les lèvres, un outil pourrait aider les ménages à traverser un peu plus facilement la crise : le BQP, ou Bouclier-Qualité Prix. Mais les industriels, eux-mêmes impactés par l'augmentation de divers postes de dépenses, demandent actuellement à faire jouer la clause de revoyure. Guerre en Ukraine, fret maritime perturbé, crise sanitaire, ou hausse du prix de l'énergie ont aussi des conséquences pour leur activité, font-ils valoir.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
L'énergie, poste de dépense important
Les industriels s’organisent donc pour faire face aux augmentations diverses. “Dans les filières d’élevage il y a des solutions qui ont été trouvées pour limiter le coût de l’aliment qui avait flambé et donc limiter le coût du prix de la viande. Mais il y a d’autres sujets sur lesquels on travaille, comme l’énergie. Il y a une mesure nationale pour l’industrie au national concernant l’énergie, et qu’on souhaite étendre à La Réunion”, précise Daniel Moreau, président de l’ADIR (Association pour le développement de l’industrie à La Réunion).
Il avance des explications supplémentaires à la hausse généralisée : une logistique maritime dégradée depuis plusieurs mois, des difficultés d’approvisionnement en verre, l’augmentation du prix des emballages et surtout hausse des prix de l’énergie, alors que celle-ci représente un coût important pour l’industrie. “Il y a tout ce qui rentre dans le coût de revient des produits alimentaires : l’emballage, les plastiques, le verre, sur lequel il y a un problème de disponibilité en ce moment... On va donc s’attendre à un surcoût”, tient-il à rappeler.
Les produits de première nécessité plus touchés
Pour Philippe Jean-Pierre, économiste, s’il “est de bonne guerre pour les industriels et les distributeurs de profiter de ce contexte pour faire jouer cette clause, il faut aussi y voir des causes plus fondées : dans ce panier BQP, il y a une large part de produits dits de première nécessité, et de produits où les matières premières sont plus importantes que dans les produits de luxe. Et comme les matières premières comme le blé ou l’huile augmentent fortement, ça a un impact beaucoup plus violent sur les coûts de fabrication de ces produits, et donc leurs prix”. C'est pourquoi le prix des produits de première nécessité auront tendance à grimper plus vite que d'autres.
Pour rappel, le BQP 2022 est entré en vigueur le 28 mars dernier dans les rayons de 63 magasins de la grande distribution. Il concerne 153 produits, dont les prix sont bloqués pendant un an, pour un prix global de 368 euros. Ce prix global avait baissé d’un euro par rapport à l’année dernière, malgré l’inflation.