Face à une filière canne sinistrée, Annick Girardin valide un plan de secours et des aides rapides

Annick Girardin a rencontré les agriculteurs dans les hauts de Sainte-Marie.
En visite à La Réunion, la ministre des Outre-mer a rencontré les agriculteurs dans les hauts de Sainte-Marie. Face aux difficultés des planteurs de cannes, Annick Girardin valide le plan de secours pour la filière et promet une aide de deux millions d’euros pour 2017.
Arrivée ce jeudi matin à La Réunion, la ministre des Outre-mer s’est rendue dans l’Est de l’île à la rencontre des agriculteurs. Dans les hauts de Sainte-Marie, Annick Girardin a échangé pendant plus d’une heure avec les acteurs de la filière canne à sucre.  

Deux puis six millions d’euros

A l’issue de cette rencontre, elle a annoncé que le plan de secours pour la filière était bien validé par l’Etat. Il prévoit le versement d’une somme de deux millions d’euros aux planteurs dès la semaine prochaine pour aider à la production de 2017. Le plan prévoit surtout des reliquats d’aide à la production de l'actuelle campagne soit six millions d’euros, dont 4,5 millions d'euros seront versés en début d'année prochaine.

Cet argent sera versé par le ministère de l’agriculture. Annick Girardin promet aussi un allongement des délais pour permettre aux agriculteurs de déposer leurs dossiers d’indemnisation, ainsi qu’une accélération dans le traitement des dossiers. En manque de trésorerie, les planteurs sont à moitié satisfaits. Ils reconnaissent juste une "bouffée d'oxygène", mais attendent davantage. 
 
Regardez le reportage de Nadia Tayama et Alix Catherine : 
©reunion
 

Des pertes exceptionnelles

Depuis le début de la campagne sucrière, les planteurs enregistrent déjà dix millions d'euros de perte. Face à ces difficultés, ils espéraient un soutien plus important de la part du gouvernement. "Il faut que la filière soit sauvegardée encore quelques années pour que l’on puisse continuer, et que l’on prenne aussi en compte les pertes de cette année", expliquait Jean-Fred Naze, agriculteur, quelques minutes avant l'arrivée d'Annick Girardin.

Comme les 3 500 planteurs de La Réunion, il déplore les pertes importantes de 2018, une année noire, notamment dans l’Est. Le tonnage prévisionnel sera exceptionnellement bas, avec à peine 1 million 400 000 tonnes de cannes seront broyées. Cela représente plus de 350 000 tonnes de cannes en moins et plus de 40 000 tonnes de sucre en moins pour cette année.
 

Sécheresse et cyclone

L’île a souffert d’un record de sécheresse, mais aussi d’excès d’eau, notamment avec le passage du cyclone Fakir, "du jamais vu dans le département depuis 50 ans", affirment les planteurs. 

La chambre d’agriculture de La Réunion demande toujours que "le fond de calamité soit versé le plus rapidement possible". "Il faut que dès la fin de la campagne, l’argent soit sur notre compte", explique Jean-Bernard Gonthier, président de la Chambre d’Agriculture qui demande aussi que toute la Réunion soit reconnue sinistrée après les épisodes climatiques de 2018. 
 

Le dérèglement climatique

La ministre des Outre-mer a aussi évoqué le dérèglement climatique et ces conséquences. "Il y a des réponses qui existent face aux catastrophes naturelles, mais nous n’avons pas encore d’outils pour indemniser quand il y a eu une succession de catastrophes climatiques, remarque la ministre. Pourtant, le dérèglement climatique fera qu’on sera davantage touché par ces phénomènes climatiques. Nous devons donc nous adapter".

Regardez ci-dessous les précisions d'Annick Girardin : 
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