L'industriel réunionnais Soboriz veut garantir la qualité du riz à La Réunion. Il publie ce mardi 5 novembre, une étude inquiétante sur les analyses de certains riz importés dans l'île.
LP / Delphine Poudroux •
Plus de 45 000 tonnes de riz ont été importés l'an dernier à La Réunion. C'est l'équivalent de cinq containers par jour. Mais ce riz importé et non soumis aux contrôles est-il de bonne qualité ? Une étude montre que le taux de pesticides est parfois au-delà des normes européennes autorisées.
Carry, rougail : aliment de base de la cuisine réunionnaise, le riz est incontournable sur une table. Les Réunionnais en consomment en moyenne 50 kilos par an et par personne. Ce chiffre baisse depuis plusieurs années, mais il est onze fois supérieur à la consommation des européens, estimée à 4,5 kilos par an et par habitant.
L'importation et le conditionnement
Si le riz est partout dans la cuisine réunionnaise, il n'est en revanche pas cultivé dans l'île. Le riz consommé à La Réunion est importé de plusieurs pays tels que l’Inde, le Pakistan, le Cambodge, le Vietnam ou encore la Thaïlande. Selon les riziers locaux, il est ensuite conditionné dans l'île où à l'étranger. Sur le marché, 50 % du riz importé est conditionné sur place, et l'autre moitié à l'étranger.
Une étude qui inquiète
Comment ce riz est-il contrôlé ? Respecte-t-il les normes européennes en vigueur ? L'entreprise Soboriz a mené une étude rendue publique, ce mardi 5 novembre et l'industriel réunionnais s'inquiète.
"Depuis 2018, nous avons fait analyser 19 riz basmati importés, non transformés à la Réunion. Aucun de ces produits, prélevés dans les points de vente réunionnais, n’était conforme à la réglementation", affirme le directeur général de la société, Marc Gautheron.
En tant qu’importateur de riz, Soboriz explique qu'il "est primordial de bien sélectionner ses fournisseurs". L'industriel a donc mis en place des contrôles renforcés pour tous ses achats de riz basmati.
Selon Soboriz, "les normes sanitaires de l’UE sont souvent mal ou pas du tout appliquées dans les pays exportateurs, et certains négociants ne contrôlent pas suffisamment la qualité ni la loyauté des produits qu’ils commercialisent à la Réunion. Un produit transformé à la Réunion garantira mieux le respect des règlementations, auxquelles tout opérateur doit se conformer".