Festivités du 20 Désanm : un fresque géante en hommage à Jako Mayako

La fresque géante représentant Jako Mayako est visible dans le centre de Saint-Denis
Une fresque géante représentant Jacquot "Jako" Mayako, artiste de rue iconique du 19ème siècle, a vu le jour près de la caserne des pompiers de Saint-Denis. La municipalité veut rendre hommage à cet ancien esclave affranchi à l'occasion du 20 décembre, jour de commémoration de l'abolition de l'esclavage.

Du haut de sa nacelle, le calligraphe urbain Vincent Box s'affaire à terminer son œuvre commandée par la ville de Saint-Denis à l'occasion des festivités du 20 Désanm. Impossible de rater cette fresque géante qui recouvre tout un pan d'immeuble, à deux pas de la caserne des pompiers, près du centre-ville. Celle-ci faite près de 20 mètres de hauteur.

Il s'agit d'un portrait de Jacquot "Jako" Mayako, ancien esclave affranchi que la municipalité a voulu mettre à l'honneur pour cette édition 2022 de la commémoration de l'abolition de l'esclavage.

Le reportage de Réunion La 1ère :

20 Désanm : une fresque géante en hommage à Jacquot Mayako

Un quartier éponyme

Vincent Box avoue lui-même qu'il ne connaissait pas, à l'origine, ce personnage dont le nom est lié à celui du quartier où la fresque a été réalisée : le camp Jacquot.... Originaire du Mozambique, Jacquot Mayako était un joueur de bobre qui animait les rues de Saint-Denis au milieu du 19ème siècle.

Son nom a marqué l'histoire réunionnaise, au travers d'articles de presse de l'époque mais aussi de travaux d'universitaires tels que Prosper Eve. Une histoire que l'on relie aussi à celle des "jako malbars", ces danseurs de rue rendant hommage au Dieu Hanuman dans la culture religieuse tamoule...

L'artiste Vincent Box devant sa fresque Jako Mayako à Saint-Denis

Un défi technique

Outre le travail de recherches, Vincent Box a dû aussi faire face au défi technique, à savoir la réalisation d'une fresque à plus de 15 mètres de hauteur. "Il y a eu un long travail de préparation, avec les maquettes sur ordinateur, la sélection de photos, mais aussi la logistique en termes de peinture et le travail depuis une nacelle", confie l'artiste qui a vécu plusieurs années au Canada avant de revenir à La Réunion.

Plusieurs artistes sont régulièrement sollicités par la mairie de Saint-Denis depuis deux ans. La ville s'est en effet engagée depuis 2020 dans un travail de mémoire autour des camps d’esclaves et d’engagés qui la structuraient.

Un travail de mémoire

Cette année, les festivités se concentrent donc sur le Camp Jacquot. Situé dans le bas de la rue Maréchal Leclerc, le quartier s'est développé le long du "grand chemin", voie qui était empruntée par les esclaves pour aller des domaines de l’Est vers Saint-Denis et l'ancien port du Barachois.

En 2020, c'est le Camp des Gens de Commune qui avait été mis à l'honneur, puis le Camp Giron en 2021, dans le quartier du ruisseau, où là aussi une fresque géante a été peinte au dessus de la tranchée couverte par les grapheurs Kid Kreol et Booogie.