Filière canne : campagne 2020 menacée, les transporteurs sont inquiets

Les transporteurs de cannes demandent le soutien de la CCIR. L’Etat pourrait bien supprimer l’aide compensatoire de 28 millions, venue compenser la fin des quotas européens. L’usinier TEREOS fermerait alors ses usines dans l’île. Des milliers d’emplois sont en jeu.
Et si cette campagne sucrière 2019 était la dernière ? C’est ce qui pourrait bien se passer si l’aide compensatoire de 28 millions d’euros versée par l’Etat à la filière sucrière de La Réunion, depuis la fin des quotas sucriers européens, n’est pas reconduite pour l’an prochain.
 

Incertitude sur le renouvellement de l’aide de 28 millions d’euros

La question est actuellement en débat et ne semble pas encore avoir été tranchée. Cependant, de l’avis de certains, et notamment de l’usinier TEREOS, les probabilités pour qu’elle ne se soit pas inscrite dans le projet de loi de finances 2020 seraient importantes.

De l’avis des différents acteurs de la filière, cette aide est pourtant cruciale pour ce secteur qui représente près de 18 300 emplois directs, indirects et induits dans l’île. Les transporteurs de cannes, de sucre et de mélasse représentent près de 70% des sous-traitants de la filière.
  

Les transporteurs entrent dans la danse

Mercredi 3 juillet, l’usinier TEREOS a convoqué ses 800 transporteurs de cannes et leur a annoncé que sans l’enveloppe de 28 millions, l’activité ne continuerait pas. Très inquiets, les transporteurs ont donc demandé à la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion une rencontre d’urgence. Une rencontre avec Ibrahim Patel, le président de la CCIR, qui a eu lieu ce samedi 6 juillet.
 
Mardi, Ibrahim Patel doit rencontrer la ministre des Outre-mer avec ses homologues des autres départements d’Outre-mer. Une réunion prévue de longue date, mais durant laquelle il s’est engagé à porter le dossier de l’avenir de la filière sucrière de La Réunion et à y joindre la motion que lui ont remise les transporteurs.

Reportage de Michelle Bertil et Philippe Hoareau.
©Reunion la 1ère
 

Angoisse partagée par les agriculteurs en ce début de campagne

En début de semaine, le directeur général du groupe TEREOS avait déjà menacé de fermer ses usines dans l’île d’ici la fin de l’année si l’aide de l’Etat ne devait plus être versée. Une menace qui a fortement inquiété les planteurs également, alors que ceux du Nord et de l’Est entamaient tout juste la campagne sucrière 2019.

Reportage de Sufati Toumbou Dani et Willy Thévenin.
©Reunion la 1ère