Sept mois après le passage des cyclones Batsiraï et Emnati qui auront causé plus de 47 millions d'euros de dégâts, l'agriculture réunionnaise a repris du poil de la bête et les prix des divers fruits et légumes sont à nouveau retombés.
A l'heure où les premières mangues vertes arrivent sur les étals et que la saison des tangors arrive à sa fin, la Chambre d'agriculture, à travers la voix de son président Frédéric Vienne, a voulu démontrer ce mercredi matin, sur le marché forain du Chaudron, que les prix étaient "plutôt modérés" actuellement malgré l'explosion du prix des intrants (+100%).
Revoir le reportage de Réunion La 1ère :
Le prix de la tomate comme baromètre
L'objectif affiché était de faire de la pédagogie auprès des consommateurs. Le représentant de la Chambre verte a même sorti une étude réalisée par la DAAF afin de démontrer aux consommateurs que la différence de prix bien souvent observé entre les étals des marchés forains et les rayons des grandes surfaces est du fait des intermédiaires et non des agriculteurs !
Exemple avec la petite tomate "dont le prix focalise toujours l'attention" : comptez +59 centimes le kilo en grande surface en octobre 2021, puis +48 centimes en novembre 2021 et +72 centimes en décembre.
"La tomate a été inférieure à 1 euro pendant 10 semaines en 2021, puis à moins de 2 euros pendant les trois-quarts de l’année et elle a dépassé les trois euros le kilo pendant 12
semaines", résume Frédéric Vienne.
Des écarts souvent importants en grande surface
"Pour le gros piment, même si la flambée des prix est essentiellement due au climat qui sévit depuis le début de l'année, on est entre 49 centimes et 4,59 euros d'écart au kilo avec les grandes surfaces", défend Frédéric Vienne. La courgette serait, elle, de 16 centimes à 1,41 euro plus cher en grande surface. Et le choux vert, de 14 centimes à 1,04 euro plus cher.
"Si l'on compare le prix payé par nos producteurs et par les consommateurs en grande surface, l'écart est donc très important", conclut Frédéric Vienne. "D'une saison sur l'autre, sans impact climatique fort comme les cyclones, les prix sont les mêmes si l'on respecte la saisonnalité des produits. Sur une année, les prix fluctuent exactement à la même période tous les ans".
Revoir l'interview du président Frédéric Vienne sur Réunion La 1ère :
C.Q.F.D.
En poussant l'exercice encore plus loin, la Chambre d'agriculture livre son analyse de l'évolution du prix des légumes à La Réunion sur une année pleine. Un modèle qui ne change pratiquement pas d'une année à l'autre.
Les prix les plus sont observés de mai à octobre, période où l'on déplore le moins de problèmes phytosanitaires. D'octobre à décembre, on note une augmentation moyenne des prix à cause des insectes (ravageurs, piqures) et la période la plus critique se déroule va du mois de janvier au mois de mai avec le risque cyclonique ou encore là encore le problème majeur des ravageurs (et en particulier avec les mouches).