Grand débat national: les élus Réunionnais face à Emmanuel Macron [DIRECT]

Une douzaine de maires et autant de parlementaires Réunionnais sont restés pendant plus de 6 heures dans les salons de l'Elysée pour échanger avec Emmanuel Macron. Une nouvelle séquence du Grand débat national à revoir par ici
Une douzaine de maires, des parlementaires, les présidents des 2 collectivités de La Réunion. Une grande partie de la classe politique locale assiste à la séquence ultra-marine du Grand débat national sous les dorures du palais de l'Elysée.
Stéphane Fouassin, le président de l'association des Maires et André Thien-Ah-Koon sur le perron de l'Elysée
 
La députée Huguette Bello et les autres parlementaires Réunionnais sont dans la salle des fêtes de l'Elysée
Nos reporters vous font vivre ce rendez-vous important qui intervient quelques semaines après la crise des Gilets jaunes qui avait paralysé l'île pendant au moins 15 jours. 

Malgré leurs demandes sans cesse répétées, les Gilets Jaunes péi n'ont pu se déplacer jusqu'à Paris pour assister à cette rencontre avec le chef de l'Etat. 

Voici en direct le volet outre-mer du Grand débat national, édition commentée par Karine Baste-Regis et Karine Zabulon avec nos envoyés spéciaux sur place Nathalie Rougeau, Gaël Le Dantec et Loïs Mussard: 
2ème partie du débat à suivre en direct par ici: 
 Il y a 212  maires en Outre-mer,  mais l'invitation au grand débat national n'a été lancé qu'à 131 d'entre eux (à l'exception des trois territoires du Pacifique dans lesquels l'Etat n'exerce pas de responsabilité économique et sociale). Mais tout le monde n'a pas répondu à l'invitation.

D'entrée ce vendredi, le président de La République a demandé à ses invités d'être sincères.

"Vous devez pouvoir évoquer tout ce qui vous parait pertinent. Je veux une discussion très franche, très libre. Dites les choses de manière direct. J'en ferai mon miel. ”

  

Gironcel et Vergoz ouvrent le bal


Ce sont les réunionnais Maurice Gironcel et Michel Vergoz qui ont été les premiers à interpeller Emmanuel Macron. Le maire PCR de Sainte-Suzanne a mis en avant l'inégalité des communes d’Outre-Mer en terme de moyens par rapport aux communes métropolitaines pour faire face à leurs obligations. Il propose d'ouvrir aux gilets jaunes une conférence territoriale élargie pour faire le point sur la décentralisation. 
Maurice Gironcel premier élu ultra-marin à interpeller le chef de l'Etat
Le deuxième élu Réunionnais à avoir pris la parole, Michel Vergoz le maire de Sainte-Rose qui a largement dépassé les 2 minutes accordées à chaque élu ultra-marin.  Le député LFI Jean-Hugues Ratenon qui était assis au dernier rang a préféré quitter les débats et la salle des fêtes. Il dénonce une mascarade.  Les débats se sont donc poursuivis sans Jean-Hugues Ratenon. Michel Fontaine, le maire de Saint-Pierre a dressé un état des lieux:

"Il faut repenser le modèle économique et sociétal. Les défis commencent à être relevés mais sont insuffisants"


De son côté, Jean-Paul Virapoullé, le maire de Saint-André a demandé au chef de l'Etat de faire preuve d'imagination: "Il faut baisser le coût de la vie. Ce sont des ententes illicites, des monopoles coloniaux abusifs. Il faut arrêter ça en 2019". Il a également demandé la construction d'un 2ème port dans l'Est de l'île pour dit-il "s'ouvrir sur l'Asie".
 


L'avenir de la surrémunération des fonctionnaires évoqué


Il commence à faire chaud dans la salle des fêtes de l'Elysée. Emmanuel Macron tombe la veste et après 2 heures d'interventions et une vingtaine de questions, le président commence à répondre aux questions: 
 
Sur la vie chère d'abord. Pour faire baisser les prix Outremer, la seule solution selon Emmanuel Macron est de "développer les filières, pas de compenser les prix avec l'argent public".  Le chef de l'Etat évoque ensuite un sujet sensible et tabou outre-mer: les rémunérations des fonctionnaires. "Il est clair que la vie est chère en Outre-mer pour ceux qui n'ont pas la surrémunération. Il faut savoir comment progressivement en sortir"
  Plusieurs élus ont déjà quitté la salle des fêtes de l'Elysée, sans attendre les premières réponses d'Emmanuel Macron. C'est le cas de Younous Omarjee, député européen proche de Jean-Luc Mélenchon. Il est parti en même temps que l'ancienne ministre PS des Outre-mer, Ericka Bareigts. Tous deux ont estimé qu'il s'agissait d'une opération de communication du chef de l'Etat. Partie également, une autre députée de La Réunion, Nadia Ramassamy. 
Ericka Bareigts et Younous Omarjee ont quitté l'Elysée sans attendre les réponses d'Emmanuel Macron
   
Emmanuel Macron se rendra en juin prochain à Mayotte. 

Olivier Hoarau, le maire du Port est intervenu lors de cette séquence ultra-marine du Grand débat national. Sa ville a été l'une des plus touchées par la crise des Gilets Jaunes. Il a notamment demandé au président l’extension à La Réunion du dispositif zéro chômeur de longue durée.

Toujours pour lutter contre le chômage, Cyril Melchior, le président du conseil départemental demande aujourd'hui à l’Etat de reprendre la gestion du RSA car selon lui, le département a du mal à y faire face financièrement en raison de la baisse des dotations de l’état. 6 000 nouveaux benéficiaires en un an ...Au total 105 000 bénéficiaires soit un coût de 200 millions d’euros pour la collectivité. 
 

Plus de 7 heures de débat !


Le débat a débuté à 15h20, (heure de Paris), 18h20 heure de La Réunion dans la salle des fêtes de l'Elysée.... Pour mémoire, le premier acte du Grand débat national, le 15 janvier à Grand Bourgtheroulde, avait duré 7 heures. Le deuxième débat à Souillac face à 600 maires d'Occitanie avait duré 6h30...Record battu!!!

Après plusieurs salves de questions, le chef de l'Etat s'est montré un tantinet agacé par la répétition des questions. Il a repris tous les micros et confirmé sa venue à La Réunion en juin prochain.
 
Après 7 heures de débats, le président de La République a conclu cette séquence ultra-marine en appelant les élus à agir et à défendre un discours d'ambition pour leurs territoires. 
 


"On doit absolument agir, avec cette philosophie qu'il n'y a pas de fatalité. Il faut regarder le passé en face. Il y a des blessures qui sont encore dans les âmes, dans les familles, sur les territoires. Il y a aussi les sargasses, les cyclones, l'isolement. On a laissé s'installer un système qui ne fonctionne pas bien. Il faut qu'ensemble on apporte des réponses pragmatiques. Maintenant, ce Livre bleu c'est l'action. Je ne veux pas qu'on tombe collectivement dans la répétition de ce qui n'a pas fonctionné. Ce que nous dit le pays c'est qu'on doit essayer quelque chose de radicalement différent. Je veux aussi qu'on ait pour nos Outre-mer un discours d'ambition.”