Grand Raid 2024 : dans les sentiers entre Mafate et le Maïdo, des centaines de coureurs encore en plein effort

Grand Raid 2024, dans les sentiers Ilet des Orangers
Eux sont toujours dans les sentiers et ne lâchent rien : le gros des coureurs de la Diagonale des Fous et du Trail de Bourbon poursuivaient ce samedi matin leur chemin vers l'îlet des Orangers et le Maïdo. Ambiance au coeur de La Réunion.

Alors qu'en début d'après-midi, plus de 200 coureurs de la Diagonale des Fous et une quinzaine d'autres du Trail de Bourbon avaient déjà atteint la délivrance du stade de la Redoute, des centaines d'autres étaient toujours dans les sentiers du côté de Mafate. Accélérant pour certains le pas, afin de passer les barrières horaires dans le temps imparti.

Pour la passerelle d'Oussy, c'est fini depuis 11h45, et pour le Piton des Orangers là-haut, l'objectif est d'y arriver avant 20h15.

Grand Raid 2024, dans les sentiers Ilet des Orangers
Grand Raid 2024, dans les sentiers Ilet des Orangers

Le gros du peloton autour du Maïdo

"Le gros du peloton est divisé en deux : ceux qui sont encore en train de monter le Maïdo et ceux qui de l'autre côté redescendent vers îlet Savannah", précisait ce midi notre consultant Bertrand Chartier lors du JT de Réunion La 1ère.

"On bascule un peu dans un autre système de course : on ne regarde plus le chrono, mais plutôt le temps qu'il reste pour ne pas être contraint à l'abandon"

Bertrand Chartier, consultant Grand Raid

L'îlet des Orangers avant d'affronter la montée 

Ce samedi dans la matinée, de nombreux raideurs se pressaient donc sur les sentiers de l'îlet des Orangers, sous un soleil momentanément de retour après la couverture nuageuse de vendredi. A cet endroit, du plat, puis une petite descente : un peu le calme avant la tempête. Le répit avant le grand effort que leur demandera l'ascension vers le Maïdo. Car entre l'îlet des Orangers et le Piton des Orangers, pas moins de 1 210m de dénivelé positif ! 

Le poste de l'îlet des Orangers est donc l'endroit tout indiqué pour prendre des forces avant de prendre l'élan. Mais aussi pour manger un bout, ou se faire soigner ses petits bobos. A 10h, 1615 "Fous" et 1 011 coureurs du Trail de Bourbon y étaient déjà passés. 

Grand Raid 2024, dans les sentiers Ilet des Orangers
Ravitaillement à l'îlet des Orangers

"Là c'est costaud"

Parmi ceux qui s'y restaurent, Emmanuelle Garcia qui court son premier Trail de Bourbon "pour augmenter l'objectif". "J'ai fait la Mascareignes il y a deux ans, mais là c'est costaud, souffle-t-elle. Je vais doucement". Si la première partie n'a pas donné lieu à des difficultés particulières, après plus de 30 km de course, les choses se corsent, fait comprendre la coureuse, malgré tout souriante.

Emmanuelle Garcia

"Depuis le passage de la passerelle d'Oussy, c'est difficile, mais je me pose un peu et ça va aller", assure Emmanuelle, espérant arriver à la Redoute dimanche matin.

Pour certains, le moment est venu d'appeler leur famille pour donner des nouvelles, et recevoir quelques encouragements bien nécessaires.

Coureurs entre l'îlet des Orangers et le Maïdo

 

"On a passé le contrat, il faut finir"

Sur cette portion de course dans la matinée, Jimmy Marguerite lui aussi court le Trail de Bourbon. Il a bon espoir d'être à La Redoute en milieu de nuit de samedi à dimanche. Ce Possessionnais de 50 ans court cette année son deuxième TDB, après avoir affronté la Diag' déjà 4 fois !

"Je fais ça pour mon père qui est décédé il y a trois mois", explique Jimmy, remerciant ses proches qui l'ont aidé. Néanmoins, il s'agit désormais de pénétrer le stade de La Redoute. "On a passé le contrat, il faut bien finir", philosophe-t-il.

Jimmy Marguerite, trail de Bourbon

 

Beaucoup de spectateurs et de familles au Maïdo

Là-haut au Maïdo les attend un public nombreux où se mêlent curieux et ravitailleurs venus à la rencontre de ces coureurs qui viennent d'avaler 40km dans le cirque de Mafate. Voilà qui mérite déjà les applaudissements et encouragements nourris de la foule.

Coureurs dans la montée vers le Maïdo

 A 2000m d'altitude et dans un brouillard apparu au fil de la matinée, des familles sont regroupées autour de coureurs épuisés. Norbert par exemple, est là pour s'occuper de l'assistance de son ami Philippe, venu de Nice pour courir sa deuxième Diag'. "J'ai emmené des affaires de rechange, un matelas, un oreiller, du réconfort, le sourire et l'encouragement", sourit-il. De quoi l'aider à arriver au bout, espère-t-il en désignant son ami qui dort sous un drapeau de La Réunion à quelques mètres de là.

Direct au Maïdo

 

Dormir, une nécessité après deux nuits dans les sentiers

Ces instants de repos deviennent salutaires à ce stade de la course. "Les coureurs vont bientôt en être à leur troisième nuit dehors. Il faut commencer à faire des micro-siestes parce que le sommeil se fait sentir, les jambes sont lourdes, le moral oscille entre le bon et le moins bon", signale Bertrand Chartier, notre consultant Grand Raid. Attention toutefois à ne pas tomber dans un sommeil profond, qui rendrait quasiment impossible une reprise de la course. "Plutôt des micro-siestes de 15 ou 20 minutes avec quelqu'un qui sert de réveil à côté".

Grand Raid 2024, dans les sentiers Ilet des Orangers

 

En revanche, conséquence de cette affluence, il est à noter la présence de beaucoup d'embouteillages sur la route du Maïdo ce samedi.