Après Mayotte, le président de la République, Emmanuel Macron sera à la Réunion à partir de mercredi pour trois jours de visite. Agriculture, vie chère, emploi : plusieurs dossiers l’attendent alors qu’un appel à la grève est lancé par les syndicats.
•
Emmanuel Macron sera en visite à La Réunion de mercredi à vendredi. Les syndicats ont déjà appelé à "la grève générale" pour jeudi afin de dénoncer "l'absence de réponse à la hauteur des enjeux". Tour d'horizon des sujets qui attendent le chef de l'Etat.
En 2018, les prix s'étaient envolés avec une inflation record de 1,8%. En 2019, le coût de la vie continue d'augmenter (+0,6% depuis le début de l'année). "Le mal-logement en est une conséquence directe de cette cherté de la vie", estime Erick Fontaine, administrateur de la confédération nationale des locataires (CNL). Selon l'Insee, les dépenses globales liées au logement sont proches de celles d'un métropolitain, mais les loyers restent en moyenne plus élevés à La Réunion (+ 5%) notamment dans le secteur privé.
Le trio Leader Price - Leclerc - Super U a proposé une "alternative réunionnaise". Les deux projets de rachat seront être examinés par l'Autorité de la concurrence, dont des rapporteurs sont attendus début novembre. Les parlementaires réunionnais et les présidents de la Région et du Département ont demandé à Emmanuel Macron que "des solutions soient posées dans l'intérêt seul et unique des Réunionnais et du développement harmonieux et équilibré du territoire".
L'emploi
Près d'un Réunionnais sur quatre est sans emploi. 42% des jeunes sont au chômage, selon l'Insee. La diminution des contrats aidés a aggravé la situation. Une crise est née début septembre, lorsque l'Etat a demandé aux collectivités locales de ne plus signer de contrats en "parcours emploi compétence" (PEC). Il n'en restait plus que 1.500 disponibles. Mais lors de sa dernière visite à La Réunion, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé l'octroi de 1.000 PEC en plus des 11.000 déjà validés, rassurant temporairement les collectivités.La vie chère
Prix des loyers, coût de la vie au quotidien, prix à la pompe qui repart à la hausse, ces sujets sont au coeur des préoccupations des Réunionnais. Selon l'Insee, le coût de la vie, pour un budget moyen de ménage réunionnais, est de 7,1% plus élevé à La Réunion que dans l'Hexagone. Cela alors que le revenu médian réunionnais est inférieur de 30% au niveau national (AFD, 2015).En 2018, les prix s'étaient envolés avec une inflation record de 1,8%. En 2019, le coût de la vie continue d'augmenter (+0,6% depuis le début de l'année). "Le mal-logement en est une conséquence directe de cette cherté de la vie", estime Erick Fontaine, administrateur de la confédération nationale des locataires (CNL). Selon l'Insee, les dépenses globales liées au logement sont proches de celles d'un métropolitain, mais les loyers restent en moyenne plus élevés à La Réunion (+ 5%) notamment dans le secteur privé.
Le volet social
Plusieurs mesures avaient été annoncées par Annick Girardin face à la crise des "gilets jaunes", mais la population est toujours dans l'attente. L'allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) a bien été augmentée depuis, mais de 35 euros uniquement pour un total de 868,20 euros. Les 903 euros attendus ne devraient être atteints que début 2020. Idem pour l'allocation adulte handicapé (AAH): Elle est toujours plafonnée à 860 euros et son augmentation est programmée au 1er novembre 2019.La grande distribution
Le rachat de Vindémia, filiale réunionnaise de Casino, gestionnaires des magasins Jumbo et Score de l'île (2.000 salariés au total), agite les milieux économique et politique. Le groupe Bernard Hayot (GBH) s'est positionné sur ce rachat, pour 219 millions d'euros. Les syndicats et les politiques s'inquiètent de la situation de "quasi-monopole" dans laquelle se retrouverait GBH, déjà très influant à La Réunion. GBH a assuré que quatre des Jumbo seraient repris non par lui mais par la société Make Distribution.Le trio Leader Price - Leclerc - Super U a proposé une "alternative réunionnaise". Les deux projets de rachat seront être examinés par l'Autorité de la concurrence, dont des rapporteurs sont attendus début novembre. Les parlementaires réunionnais et les présidents de la Région et du Département ont demandé à Emmanuel Macron que "des solutions soient posées dans l'intérêt seul et unique des Réunionnais et du développement harmonieux et équilibré du territoire".