La scène est la même que jeudi dernier : d'interminables files de voiture s'allongeant de la route du littoral jusqu'au boulevard Sud dans le sens Ouest/Nord.
La raison à ces embouteillages est aussi la même : les agents hospitaliers sont en colère, et sont en grève depuis le 24 octobre, réclamant un meilleur projet social au sein du CHU de La Réunion. Les membres de l'intersyndicale le faisaient savoir en organisant une distribution de tracts avec barrage semi-filtrant à l'entrée du centre hospitalier.
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"Depuis 6h30 moin lé la, mais mi lé solidaire ek bana en fin de compte", sourit un conducteur coincé dans les bouchons, et qui lui-même travaille au CHU en tant qu'agent de nettoyage.
"Il faut des moyens humains pour soigner"
La situation est très tendue au sein des services, rapportent les syndicats. "On demande des effectifs supplémentaires pour pallier les absences pour congé paternité et maternité qui ne sont plus remplacés, et pour les absences courtes également. Il faut des renforts, des effectifs, des moyens humains pour soigner, c'est tout", peste David Belda, secrétaire général FO CHU de La Réunion.
Frédéric Bache, infirmier bloc opératoire et secrétaire général CGTR CHU Réunion, souligne quant à lui : "On essaie de se mobiliser tous ensemble pour que les Réunionnais soient mieux soignés. Par rapport à la pénibilité, aux difficultés de l'hôpital public, au non-plan de titularisation, au manque d'effectif chronique, tout le monde se sent concerné".
"Les négociations sont au point mort, et les gestionnaires sont dans leur bureau et ne descendent pas voir la réalité", regrette quant à lui Gérard Mounichy, secrétaire départemental de Sud Santé Sociaux.
Taux d'absentéisme élevé
En l'absence de personnels suffisants, les syndicats pointent du doigt des conditions de travail dégradées.
Le taux d'absentéisme du CHU de La Réunion serait 11% plus élevé qu'en métropole. Et le nombre d'arrêts maladie explose. "Entre 700 et 800 par jour, c'est énorme", relevait Fabrice Payet, infirmier au CHU Nord interrogé il y a quelques jours. Il cite également un rapport de la Médecine du Travail, relevant que dans 11% des cas, ces personnes étaient arrêtées pour un motif de souffrance au travail, liée à une surcharge de travail qu'ils n'arrivent pas à gérer.