"Stop à la casse des services publics, un salaire décent pour tous !" : le slogan inscrit sur une banderole en tête de cortège à Saint-Denis donne le ton. Les agents de la fonction publique manifestent ce mardi 19 mars dans le chef-lieu, comme partout en France.
"Contre la destruction des services publics"
"Sauver les services publics, une urgence !" : c'est le slogan de l'intersyndicale de La Réunion qui regroupe huit syndicats. Elle réclame "des salaires décents pour tous". "Il faut défendre le service public, c’est notre bien commun à tous, et ce gouvernement a décidé de le détruire pas à pas", assure Marie-Hélène Dor, la porte-parole de l’intersyndicale à La Réunion et secrétaire départementale de la FSU, en tête de cortège.
Les attaques sont globales, elles sont contre les statuts des personnels, les conditions de travail, les moyens, donc forcément il y a des revendications globales.
Marie-Hélène DorPorte-parole de l'intersyndicale
Défilé dans les rues de Saint-Denis
A Saint-Denis, le Barachois est fermé à la circulation dans les deux sens ce matin. Le cortège, composé d'environ 400 personnes, a quitté l’ancienne gare routière vers 10h15 pour rejoindre la préfecture.
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"Il y a une dégradation de nos conditions de travail depuis des années, tous les jours on doit fonctionner différemment car il manque de personnels enseignants, explique une professeur de maternelle dans le cortège. Avec les collègues, on ressent beaucoup de pression et de fatigue aujourd’hui".
Pour autant, la mobilisation des agents ce mardi est inférieure à celle espérée par l'intersyndicale. Cette grève intervient au deuxième jour de la rentrée scolaire, ce qui peut expliquer en partie la moindre mobilisation dans l'éducation nationale.
Sit-in et prises de parole à Saint-Pierre
A Saint-Pierre, les grévistes ont choisi de ne pas défiler dans le centre-ville. Une centaine de manifestants est rassemblée sur le front de mer. Les agents de la fonction publique grévistes ont organisé un sit-in aux jardins de la plage avec des prises de paroles et un rappel des revendications.
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"Il ne faut pas oublier que c’est 10 milliards d’euros de coupe budgétaire (faite par le gouvernement, ndlr) qui représentent 20 000 postes supprimés, et on ajoute à cela les départs en retraites non remplacés ce qui fait environ 40 000 postes, explique Joseph Magdeleine, membre de l’intersyndicale. Dans la fonction publique, nous travaillons pour la population qui aura donc un service rendu moindre'.
"Non à la paupérisation de la fonction publique, non au gel des salaires, non à la surcharge de travail induite par les coupes budgétaires" : ce sont les mots d’ordre de cette mobilisation à Saint-Pierre.
Perturbations dans les écoles et administrations
Cette grève provoque des perturbations dans les écoles et les administrations. Par exemple au Port, plusieurs services de la ville sont fermés. C’est le cas dans d’autres communes. A Saint-Denis, les activités scolaires, périscolaires, de restaurations scolaires sont perturbées.
Un piquet de grève devant le CHU de Saint-Denis
La grève a aussi lieu dans la fonction publique hospitalière et notamment au CHU Nord, à Saint-Denis. Une dizaine d’agents sont mobilisés à l’appel de la CFDT Santé.
Tous portent "la voix des soignants réquisitionnés pour le fonctionnement de l’hôpital mais solidaires de la grève", expliquent les agents rassemblés sous les banderoles du syndicat devant l’entrée du CHU de Bellepierre.
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"Quand il y a une grève à l’hôpital, les agents ne peuvent pas aller manifester dans la rue, ils sont réquisitionnés pour assurer les soins, donc nous sommes venus à eux, explique Expedit Lock-Fat, secrétaire général de la CFDT Santé, sur l’esplanade du CHU. C’est important de défendre le personnel soignant qui fonctionne tout le temps en service minimum".
Cette manifestation est aussi symbolique car demain, mercredi, les syndicats de santé vont rencontrer la direction du CHU de La Réunion pour évoquer l’aide des 40 millions d’euros d’aide de l’État accordée dernièrement et les perspectives sociales de 2024. L’hôpital public était endetté à 50 millions d’euros en 2022 et les chiffres de 2023 seront communiqués demain.
Aucune rencontre n'est prévue à l'issue de ces manifestations ce mardi. Les syndicats évoquent déjà une possible prochaine grève dans les semaines qui viennent.