Le rendez-vous était donné à 8h, ce vendredi 15 mars, devant le siège de Réunilab à Saint-Paul, à l’initiative de l’intersyndicale. Les salariés sont en grève pour demander une hausse des salaires, de meilleures conditions de travail et un "vrai dialogue social" avec la direction.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Des laboratoires perturbés
Ce vendredi, le fonctionnement de plusieurs laboratoires est perturbé. Certains sont fermés dans le Sud. La Réunion compte une trentaine de laboratoires Réunilab.
Réunilab est une filiale de l'entreprise de laboratoires Inovie et ce mouvement de grève est national. Il est organisé par plusieurs filiales du groupe qui dénoncent de manière générale une dégradation des conditions de travail ces dernières années.
"Ils se sont faits de l’argent sur notre dos, aujourd’hui on ne prélève plus des patients mais des clients, dénonce Danielle Gence, déléguée syndicale de la CFDT Santé sociaux. Ils veulent un rendement financier et nous nous retrouvons plus dans notre profession. Nous voulons être écoutés".
Hausse des salaires
A La Réunion, l’intersyndicale demande "une revalorisation du taux horaire de 9% répartie sur l'année 2024 avec rétroactivité au 1er janvier 2024 à hauteur de 60% et l'année 2025 à hauteur de 40%".
Les salariés estiment que c’est un "juste retour compte tenu de leur investissement" ces dernières années et notamment durant la crise du Covid-19 où les laboratoires ont tourné à plein régime, générant d’importants profits.
Arrêter les suppressions de postes
A La Réunion, Réunilab compte 250 salariés, mais ils étaient 400 durant la crise de Covid-19. Depuis, une centaine de postes ont été supprimés entre 2022 et 2023.
L’intersyndicale demande "un arrêt immédiat des suppressions et des non remplacements de postes et un redémarrage des embauches en CDI". Elle veut aussi "l'ouverture d'une expertise sur la dégradation des conditions de travail entraînant un risque grave". Elle demande aussi l'"arrêt immédiat des modifications abusives et sans concertation des planifications des salariés, et une suppression de la clause de mobilité".
Déjà une grève en novembre 2022
En 2022 déjà, les salariés s’étaient mis en grève une dizaine de jours.
"En novembre 2022 on criait déjà au secours et ça n’a fait qu’empirer en 2023, assure Karine Fagnou, déléguée syndicale CGTR au sein d’Inovie. Beaucoup de salariés sont en burn-out, se mettent en arrêt et nos conditions de travail sont dégradées".
"On a même plus le temps de prendre soin de nos patients", déplore cette salariée. Ils seraient près de 90 en grève ce vendredi sur 250 salariés.