Se déplacer en ville, prendre les transports en commun, obtenir un logement adapté... Pour les personnes en situation de handicap, les difficultés sont nombreuses au quotidien.
Et notamment en matière d'accès aux soins. C'est à partir de ce constat que Pascal Jacob, le président de l’association Handidactique, a fondé la charte Romain Jacob, du nom de son fils décédé (il est père de trois enfants dont deux handicapés).
Un outil pour fédérer l'ensemble des acteurs
Cette charte qui a vu le jour à La Réunion en 2014, et qui fête donc ses 10 ans d'existence, s'impose comme un véritable guide éthique. Elle a pour but de fédérer l’ensemble des acteurs régionaux et nationaux autour de l’amélioration de l’accès aux soins et à la santé des personnes handicapées.
Une reconnaissance précieuse pour les hospitaux et les cliniques
A l'occasion de ce dixième anniversaire, Pascal Jacob est à La Réunion. "Il n'a peur d'aucune montagne, il a tout soulevé !", salue Chantal De singly, l'ancienne directrice de l'Agence régionale de Santé de la Réunion. C'est elle qui l'avait contacté à l'époque pour sa première venue à La Réunion.
"Aujourd'hui, cette charte est devenue un outil de certification pour tous les hôpitaux de France", ajoute l'ancienne directrice.
"Pour avoir la bonne note de la Haute autorité de santé, il faut avoir signer la charte Romain Jacob et donc montrer qu'on fait tout ce qu'il faut pour que les personnes vivant avec un handicap puissent être réellement accueillies et soignées dans de bonnes conditions"
Chantal De Singly, ex-directrice de l'ARS Réunion Mayotte
Douze grands principes pour un meilleur accès aux soins
A l'origine, la charte Romain Jacob a été rédigée après une série de réunions impliquant bien sûr des personnes vivant avec un handicap, mais aussi des soignants et des représentants de l’administration.
Elle s'appuie sur 12 grands principes qui tourne notamment autour de la valorisation de l'image des personnes en situation de handicap et de leurs accompagnants, la coordination du parcours de santé, l'amélioration de la réponse aux urgences médicales ou encore l'accès aux technologies de l'information et de la communication.
Plus de 7 000 signataires dans le monde
Après La Réunion, 2 700 signataires se sont engagés à suivre les recommandations de la charte en France et 5 000 dans le monde. Chaqué année, les principaux concernés, à savoir des personnes en situation de handicap, sont chargés de juger de sa bonne application et force est de constater que la situation s'améliore.
Mais il y a encore matière à faire mieux, reconnait Cyrille Melchior, le président du Conseil départemental. "En terme d'accessibilité, nous avons beaucoup de travail à mener et nous devons aussi travailler à la détection des situations de handicap notamment chez les jeunes enfants. Nos équipes de PMI, nos infirmiers, nos médecins sont mobilisés pour cela".
Pour une meilleure inclusion dans le monde professionnel
Il reste également encore beaucoup de chemin à parcourir pour une meilleure inclusion de ce public dans le monde professionnel. Et pour lutter contre la désinsertion des personnes en situation de handicap, il s'agit par exemple d'adapter l'emploi des personnes au sein de l'entreprise lorsque l'activité professionnelle le permet.
La Réunion compte plus de 37 000 personnes ayant au moins un droit ouvert au titre du handicap, ce qui représente 4,5% de la population selon la MDPH, la Maison départementale pour les personnes handicapées.
La ministre Parmentier-Lecoq à La Réunion
Tout au long de ce vendredi 29 novembre, au Jardin de l'Etat, le Département organise des conférences, des tables rondes avec des témoignages et d'autres interventions, et notamment celle de Charlotte Parmentier-Lecoq, la ministre déléguée chargée des personnes en situation de handicap qui restera deux jours dans l'île.
Samedi 30, un grand pique-nique est aussi organisé sous le signe du partage au village Corail à l'Hermitage.