Boulangerie, restaurant, hôtel ou magasin... Il reste encore un nombre trop important de commerces dont les locaux ne sont pas adaptés aux personnes en situation de handicap. Et pourtant, depuis le mois de novembre dernier, les établissements recevant du public ont la possibilité de réaliser des travaux d'aménagements avec le soutien financier de l'Etat.
Une aide financière encore trop peu sollicitée
En visite depuis deux jours à la Réunion, Isabelle Saurat, la déléguée interministérielle à l'accessibilité, est venue le rappeler en présentant le Fonds Territorial d’Accessibilité.
"Aujourd'hui, nous n'avons pas suffisamment de demandes alors qu'il nous semble que cette aide peut être très utile, explique-t-elle. Nous voudrions donner un coup d'accélérateur et demander à tous ceux qui sont concernés de faire leur demande".
Revoir l'interview d'Isabelle Saurat sur Réunion La 1ère :
Une aide disponible pendant quatre ans
"Pour la première fois, une aide publique financée par l'Etat permet aux établissements privés recevant du public soit d'acheter du matériel, soit de faire des travaux, soit d'avoir un expert pour les conseiller", poursuit la déléguée interministérielle.
Les responsables des structures concernées peuvent ainsi recourir à ce fonds pour faire installer par exemple une rampe d'accès ou encore un ascenseur par exemple. Le fonds territorial d'accessibilité est ouvert à tout type de commerce et il est possible d'y recourir jusqu'au 31 décembre 2028, date de fermeture des guichets.
Une enveloppe de 20 500 euros
Il est question d'une enveloppe de 20 500 euros. Une aide qui tombe à point nommé pour Gwen Blanchet, la coordinatrice régionale de la FéeCOIA, la Fédération d'exercice coordonné de l'Océan indien qui regrouipe une quinzaine de maisons de santé et est composée d’une centaine de professionnels de santé.
"Cette aide peut permettre aux professionnels de santé de mettre en place de nouveaux équipements : tout ce qui est rampes d'accès ou ascenseur s'il y a un étage, mais aussi des équipements pour l'accessibilité pour des personnes malentendantes", réagit-elle.
Quatre "ambassadeurs de l'accessibilité" recrutés
"Il y a des progrès à faire en matière d'accessibilité", reconnait Isabelle Saurat qui annonce aussi le recrutement en service civique de quatre jeunes "ambassadeurs" dont le but sera d'aller rencontrer les commerçants pour "leur expliquer ce qu'est l'accessibilité et leur dire commet ils peuvent se faire aider financièrement pour se mettre en accessibilité".
Quatre jeunes pour toute l'île, ça peut paraître peu. Mais la déléguée ajoute avoir également le soutien de la Chambre de commerce et d'industrie et de la Chambre des métiers pour faire connaitre le Fonds Territorial d’Accessibilité aux commerçants et aux artisans.
Revoir la deuxième partie de l'interview d'Isabelle Saurat sur Réunion La 1ère :
Reste que le chemin vers l'accessibilité est long pour les principaux concernés. Depuis 12 ans, Jean-Marc Maillot, 72 ans, s'occupe de sa soeur Suzie qui est polyhandicapée, et il attend de voir les résultats de cette mesure gouvernementale.
"Pour moi, c'est le suivi qui est très important et on va être très vigilants pour que ces fonds là soient utilisés à bon escient", réagit cet aidant familial. Leur quotidien : ce sont des marches aussi infrachissables que des murs, lorsqu'on est en fauteil roulant.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :