Hausse des prix, fret maritime perturbé, conflit en Ukraine : La Réunion en quête d’alternatives

Le site du Port Est
Des perturbations sur le fret maritime et le conflit en Ukraine provoquent des hausses de prix à La Réunion. Ce vendredi 1 er avril, des acteurs économiques, maritimes, l’Etat, et le Département étaient réunis à la Région en quête d’alternatives.

Des prix à la hausse dans les supermarchés, mais aussi à la pompe dans les stations-services. Comment protéger le pouvoir d’achat des Réunionnais ? Les perturbations sur le fret maritime et le conflit en Ukraine font monter les prix dans l’île.

Ce vendredi 1er avril, les acteurs économiques, les représentants des importateurs, des acteurs maritimes, de l’Etat, et du Département étaient reçus au conseil Régional en quête d’alternatives.  

Les difficultés du fret maritime

Il a notamment été question du ralentissement du fret maritime. "Moins de bateaux viennent à La Réunion, et les délais de déchargement des marchandises sont de plus en plus longs atteignant neuf jours, selon Frédéric Vienne, le président de la Chambre d’Agriculture de La Réunion. Le coût d’importation est donc en hausse".   

Une situation que relativise le président de l’Union maritime de La Réunion. "La hausse des prix est due à une répercussion du fret, mais ce n’est pas la seule raison", assure Philippe Leleu. "La Réunion est très bien desservies comparée à d’autres îles d’Outre-mer", assure-t-il.  

Dans ce contexte, la présidente de Région défend la création d’une compagnie maritime régionale. "Nous devons travailler avec les pays voisins, le peuple malgache produit du riz, pourquoi pas pour nous en développant la coopération régionale", propose Huguette Bello. Selon elle, le bétail devrait venir "de pays d’Afrique et non d’Amérique latine, tous comme les céréales qui pourraient arriver du Mozambique et non d’Europe".    

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©reunion

Une balance commerciale déficitaire  

Huguette Bello rappelle que La Réunion "a plus de quatre milliards d’euros d’importation et exporte entre 500 et 600 millions d’euros, notamment la canne et le poisson". "Notre balance commerciale est déficitaire", rappelle la présidente de Région qui veut travailler dès maintenant "à notre autonomie alimentaire".    

Mille hectares pour l’autonomie alimentaire  

Il s’agit d’un travail sur du long terme. "Les Gilets Jaunes, le Covid, l’Ukraine : nous avons eu plusieurs alertes, rappelle Frédéric Vienne, président de la Chambre d’agriculture de La Réunion. Nous devons être plus souverains en matières de productions agricoles et pour cela il n’y a pas besoin toucher aux surfaces à cannes, il faut surtout récupérer les surfaces en friches".

Selon lui, "La Réunion a besoin de mille hectares de terres pour parvenir à l’autonomie alimentaire", pour y produire notamment de "l’ail, de l’oignon, des carottes et des pommes de terre"

Les communes, le Département et la Région possèdent des terres agricoles. "Un inventaire doit être fait pour que les terres disponibles aillent aux jeunes agriculteurs qui ont les diplômes, mais pas les terres", explique Huguette Bello.  

Adapter les formations

La Région qui a la compétence en matière de formations, veut aussi en mettre en place dans les secteurs "dont La Réunion a besoin". "Nous devons former des enseignants, des ingénieurs, des ouvriers, des agriculteurs, le lycée des métiers de la mer doit aussi ouvrir", assure Huguette Bello.  

La question de l’octroi de mer a aussi été abordée, mais pour Patrick Lebreton, premier vice-président du conseil Régional, "l'octroi de mer n’est pas un outil avec lequel jouer car une crise se profile à l’horizon". 

Des groupes de travail  

Les échanges continuent entre les différents acteurs. Des groupes de travail sont menés à la préfecture. Des réunions ont déjà commencé et vont se tenir tous les quinze jours afin de trouver des alternatives et développer l’autonomie alimentaire et énergétique face à la situation économique actuelle.