Ile Maurice après le cyclone Belal : Polémiques et urgences

La déclaration filmée de Ram Dhurmea, le 15 janvier 2024, lors de la réunion du National Emergency Opérations Command, la veille au soir de l'arrivée de Belal.
Belal a provoqué des milliards de dégâts. Les autorités de l’île sœur doivent répondre aux attentes des citoyens et aux nombreuses questions concernant la gestion du cyclone. Une vidéo diffusée, jeudi soir, sur la MBC prouve que le directeur de la station météo des Vacaos affirmait le 15 janvier : "Il n’y a aucun risque en ce qui concerne les écoles".

La vidéo de la réunion du "National Emergency Operations Command" la veille de l’arrivée de Belal est accablante pour l’ex-directeur de la station météorologique des Vacoas. On y voit Ram Dhurmea annoncer vouloir, "enlever l’alerte 1, demain à 4h (lundi 15 janvier 2024)" et de préciser, "Il n’y a aucun risque en ce qui concerne les école".


Cette intervention risque de peser lourd dans la polémique opposant le directeur des services météo mauriciens et le ministre des Administrations régionales et des îles de Maurice, Mohammad Anwar Husnoo. Comme le démontre ce document partagé par L’Express de Maurice, le membre du gouvernement, demande à son interlocuteur de confirmer qu’il n’y a pas de risque.

Privée d’eau et d’électricité


Trois jours après les fortes pluies qui ont touché la capitale et plusieurs villes de l’Ouest et du Sud-Ouest, le chantier est colossal.

De nombreuses routes sont encore impraticables, les réseaux d’eau, d’électricité et téléphoniques restent endommagés.

Le plus urgent est de rétablir la distribution d’eau potable. De nombreuses familles n’ont plus les moyens d’acheter des bouteilles d’eau minérale comme l’explique un habitant de Flacq : "Nous ne pouvons pas continuer ainsi. De ce que je sais, il y a au moins une cinquantaine de personnes qui vivent le même calvaire en ce moment…". Le père de famille espère que l’Etat va réagir rapidement, "si au moins on pouvait avoir des camions-citernes pour nous soulager".

Des scènes similaires s'étaient produites, à Port-Louis, le 30 mars 2013

2013/2024 la menace est encore là


Il y a 11 ans, onze Mauriciens périssaient à Port-Louis dans des inondations provoquées par un flash-flood (crue subite). En 2024, malgré des milliards de roupies investies dans l’installation de drains, le constat est terrible : rien n’a changé !

Les fortes pluies de Belal ont noyé la capitale et plusieurs villes de la côte Ouest en quelques heures. L’un des lanceurs d’alerte concernant ce risque, Alan Wright, a perdu sa femme et un fils le 30 mars 2013, suite à un épisode similaire : "Malgré tout ce temps qui s’est écoulé, rien n’a été fait ! Tout est encore pareil. Je peux même dire que la situation a empiré, car des voies d’évacuation des eaux de pluies ont été bouchées !", écrit Le Mauricien.

Un élu de Curepipe constate qu’il y a un manque de drains, mais aussi un défaut d’entretien aggravé par les citoyens qui jettent leurs déchets dans les caniveaux : "Les cours d’eau charrient ces déchets qui s’accumulent et obstruent les canaux d’évacuation à Port-Louis. Les autorités doivent sanctionner ces Mauriciens qui font fi des lois".