Dans le cadre de la 25ème Journée Internationale de la langue maternelle, l’Académie de La Réunion reconduit avec Réunion La 1ère l’action dictée bilingue créole/français à destination :
- d’un public scolaire : élèves inscrits dans des classes où la langue créole est enseignée
- du grand public
Conformément aux souhaits du Conseil Académique Langue Régionale, il s’agit de faire évoluer les représentations sur la langue créole et tendre vers la langue créole écrite.
- Comme toute langue écrite, respect des règles de graphie et de syntaxe
- Comme toute langue écrite, l’écrit s’apprend : les élèves inscrits dans des parcours Langue Vivante Régionale apprennent à lire et à écrire la langue créole et développent des compétences linguistiques.
- La langue créole écrite est encadrée par un document officiel de l’Académie de La Réunion : la graphie-cadre.
Une graphie unifiée à respecter
Les élèves apprenants en créole, qui sont inscrits en filière langue vivante régionale, doivent respecter les règles de syntaxe et de graphie propres au créole réunionnais. C'est une graphie unifiée qui a été définie depuis la rentrée scolaire 2020 par un groupe de travail. Elle reprend une grande partie de la graphie dite "77", avec des aménagements empruntés à la graphie "Tangol".
La participation des artistes souligne la place prépondérante de l’ancrage culturel dans l’apprentissage du créole : les textes sont extraits de la littérature réunionnaise et les dictées sont lues par Jean-Laurent Faubourg, un artiste, comédien et auteur. Francky Lauret directeur du département créole à l’Université et Isabelle Testa, chargée de mission Langue Vivante Régionale participent aussi à cette lecture en direct de 8h10 à 10h dans "On en parle" avec Robin Grimaldi.
Le corrigé de la dictée Kréol-Français
TI GIGINE / TROP PETITS, Catherine SAGET, 2003
(texte réécrit dans la graphie cadre de l’académie, avec ses variations –
83 mots)
- TI GIGINE
Kèkpar, loin (lwin), loin minm (mèm), sontousèl (son tousèl, sontousel, son tousel) milié (milyé) la savane, in piédboi (piédbwa/pyédboi/pyédbwa) lavé pous (pousse) an zobok.
Té i kri ali (alu) Bèlbao. Bèlbao-la té sitantèlman (si tantèlman/sitan-tèlman) gran, son bann bransh (brans) té i kashièt (kasièt) le (lo) sièl (syèl). Li (lu) té tèlman goulaf, son bann rasine tanpir té i
pous, tanpir té i manz (manj) la tèr. Ek sa (eksa) li (lu) té tort (torte), li (lu) té bizar, li (lu) té vilin, té
admandé (a-dmandé) si li (lu) té sar pa kontinié (kontinyé) pous (pousse) an mashikrok (masikrok/mash-i-krok/mas-i-krok). Desi (dosi/dési/dessu/dossu/déssu) Bèlbao-la, navé in bonpé
(bonpe) ti bébèt té i tourne (tourn), té i vir.
TI GIGINE / TROP PETITS, Catherine SAGET, 2003
(73 mots)
- TROP PETITS
Il y avait, quelque part loin, très loin, un arbre, un seul, qui avait poussé n’importe comment.
Cet arbre s’appelait le Bèlbao. Le Bèlbao était si grand que ses branches cachaient le ciel.
Il était si gourmand que ses racines dévoraient la terre. Il était si tordu, si bizarre, si vilain, qu’on pensait
qu’il n’en finirait jamais de pousser aussi mal. Sur le Bèlbao, habitaient d’étranges petites
bestioles.
Les 30 meilleurs élèves participeront à la finale qui sera organisée au MOCA à Montgaillard le 27 mars prochain de 9h30 à 12h30.